En avril 2024, le locataire du palais de la Colombe recevait les représentants des fédérations sportives nationales, grossis des membres du Comité national olympique et sportif. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, saisissant la balle au bond, s’est prononcé sur l’opportunité pour notre pays d’organiser la CAN de football. « Je crois qu’on a l’ambition, dans les prochaines années, d’organiser la Coupe d’Afrique des nations. Et cette Coupe d’Afrique des nations que la Guinée organisera, l’objectif, c’est de faire qu’elle soit plus belle que la Côte d’Ivoire a organisée. Parce qu’il ne faudrait pas qu’on soit en deçà de ce que ce pays frère et voisin a pu faire. Au-delà des médailles, au-delà de la qualification des sportifs, c’est tout le corps social qui doit se mobiliser pour être en mesure de porter un projet collectif majeur, où tout entre en ligne de compte. Même le citoyen lambda, dans la rue, a son rôle à jouer, donc, c’est à cela qu’il faut se préparer pour que le moment venu, notre pays brille et que cela fasse honneur à tous les Guinéens quel que soit l’endroit où ils sont à travers le monde ». Une profession de foi qui devrait engager le pays tout entier à la mise en œuvre de ce projet d’organisation de la CAN dans notre pays.

Dans la légitime ambition du Premier ministre, afin que notre pays organise la fête biennale du football continental, il serait judicieux de mettre en exergue les appréciations du Président de la CAF, Patrice Motsepe, qui ne tarit pas d’éloges à l’endroit des Ivoiriens « …Nous continuerons à enregistrer des victoires. La CAN en Côte d’Ivoire a été la plus réussie de l’histoire du football africain. La CAN en Côte d’Ivoire a été la plus rentable de notre histoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais ça ne peut être rentable que si la qualité du football africain est enthousiasmante ».

Le patron de la CAF révèle que cette compétition a rapporté 80 millions de dollars pour quelque 4 millions de dollars, glanés au Cameroun en 2022, lors de la CAN 2021. Ce constat qui se passe de commentaire, nous fournit des indicateurs à intégrer pour une éventuelle et souhaitable candidature à la CAN. Pour faire mieux que la Côte d’Ivoire, il faut se mettre à la tâche sans tarder. Dans cette perspective, le Président de la Transition a balisé la voie, son décret D/2022/401/PRG/SGG du 29 août 2022, déclare le programme d’organisation de la 35ème édition de la CAN en un Projet d’intérêt national et prioritaire en le plaçant sous l’autorité de la présidence de la République.

Pour être en phase avec cet acte du pouvoir central, le travail à faire consistera à actualiser et réadapter le COCAN 2025, qui n’est plus d’actualité, la 35ème édition de la CAN étant attribuée au Maroc. Au-delà des effets d’annonce, nous devons dès maintenant, nous atteler à créer les conditions de faire bien plus que les Ivoiriens, et les Marocains. En effet, les Marocains sont à pied d’œuvre pour battre tous les records établis, lors de la dernière édition de la CAN disputée en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. Qu’il s’agisse des infrastructures, et de toutes les autres commodités exigées par les cahiers de charges de la compétition, le Royaume Chérifien donne rendez-vous en décembre 2025 à l’Afrique du football, pour une compétition XXL.

Thierno Saïdou Diakité