Alors que la saison pluvieuse s’annonce, la situation de la route nationale N°5 (RN5), reliant Mamou à Labé via Dalaba et Pita, suscite de vives inquiétudes. Bien que des travaux de rénovation soient annoncés, l’axe s’est fortement dégradé.
C’est l’une des routes les plus fréquentées du pays. Mais, elle constitue un cauchemar pour les usagers. Pour faire le trajet Mamou-Labé, 140 km, il faut désormais entre cinq et huit heures, selon le type de véhicule. La chaussée est jonchée de nids d’éléphants, de crevasses béantes. À plusieurs endroits, la couche de bitume a foutu le camp depuis des lustres. Au niveau des aires de repos ou de restauration, les camions, souvent stationnés de manière anarchique, bloquent la circulation pendant des heures, créant d’interminables embouteillages. Pour beaucoup d’usagers, le trajet devient de plus en plus un calvaire. Certains prennent toute une journée, pour arriver à destination. Non sans avoir été éreintés.

Avec l’annonce des grandes pluies, la situation risque de s’aggraver, si aucune action urgente n’est entreprise. Chauffeurs et passagers tirent la sonnette d’alarme face aux risques croissants : accidents, agressions par des coupeurs de route, usure accélérée de leurs teufteufs. Ils dénoncent les éternels chantiers de réhabilitation qui ne mènent à aucun résultat concret.
Des promesses ? Du vent encore !
Consciente de l’état de cet axe routier, l’Agence Guinéenne de la Sécurité Routière a déconseillé, le 24 avril dernier, l’utilisation de la RN5. Sa mise en garde est intervenue en prélude à une marche de soutien à la candidature non encore officielle du Général Mamadi Doum-bouillant à la future élection présidentielle. La mesure visait surtout à prévenir des troubles liés aux manifs prévues dans la région.

Pour rassurer le populo du buisson de la Moyenne-Guinée, le goubernement a une fois encore annoncé fin avril, le lancement d’un vaste projet de reconstruction de la RN5 sur 140 km. Le chantier, confié à des entreprises chinetoques, devrait durer entre 24 et 36 mois. Seulement voilà ! Sur le terrain, les populations déplorent la lenteur du démarrage réel des travaux. Dans certaines zones, des citoyens, pioches, pelles et brouettes en main, colmatent les brèches. Juste pour atténuer le calvaire, en attendant les fortes pluies.
Face à l’urgence, sans une intervention rapide et efficace, la RN5 pourrait devenir complètement impraticable dans les prochains mois. Alors, usagers, attachez vos ceintures, le casse-tête est loin d’être terminé !
Abdoulaye Pellel Bah, envoyé spatial