Depuis le début de la construction du chemin de fer du Trans-guinéen dans le cadre du projet Simandou, des comités de suivi dans les préfectures traversées par le projet, appuyés par l’ONG Action Mines Guinée veillent au respect des droits des communautés. Le jeudi 15 mai, le comité de suivi de Mamou a publié le 5ème rapport des impacts sur les terres agricoles et les habitations des communautés des sous-préfectures de Ouré-Kaba et de Soya. Pendant 3 mois le comité a sensibilisé les habitants, documenté des cas d’impacts et saisi le mécanisme de gestion des griefs.
Parmi les griefs rapportés par les communautés, à Ouré-Kaba, 34 personnes de la localité de Bantamaya ont perdu leurs domiciles à l’entame du projet. Même si elles ont reçu l’argent pour la construction de leurs maisons, le site où elles devaient être relocalisées n’est pas encore aménagé. Il y a encore l’absence de route d’accès, pour acheminer les matériaux, le site n’est pas encore nivelé. Autres difficultés, l’accès à l’eau et aux autres infrastructures communautaires nécessaires à une harmonie sociale. « Le Comité de suivi au nom des personnes affectées, a adressé une lettre en demande des actions urgentes pour respecter les engagements pris », a expliqué le président du comité de suivi, Mamadou Djoudja Sow.

Selon lui, la communauté de Bambéyah (Kabadounki) dans la sous-préfecture de Soyah, dénonce une irrégularité dans le processus de compensation de 12 parcelles. Parce que, dit-il, ces parcelles ont été enregistrées sous le nom d’une seule personne. « Après le paiement de l’indemnisation, la communauté affirme ne pas avoir reçu l’argent et accuse la personne dont les reçus de paiements portent le nom, en complicité de détournement de fonds. Malgré une plainte déposée auprès du procureur de Mamou, la communauté n’a pas obtenu satisfaction et a saisi le Comité de suivi des impacts du projet, pour situer les responsabilités. Pour cela, les communautés demandent une enquête approfondie pour clarifier les faits et établir les responsabilités en vue de la restitution de l’indemnisation due. Et envisager des sanctions contre les agents impliqués ».

Autre impact répertorié, c’est la fissure des maisons, phénomène nouveau dans ces localités. « Nous insistons aussi sur un point fondamental : le dialogue. Le dialogue constructif n’est pas une option, c’est une condition essentielle de paix sociale et de réussite du projet », rappelle le président du Comité de suivi affirmant que tant que des familles attendront leur relogement, tant que des agriculteurs chercheront à récupérer leurs terres, tant que les communautés ne seront pas pleinement impliquées, le Comité de suivi poursuivra sa mission de vigilance, dans le calme, mais avec fermeté. » Le Comité dit croire « à un projet Simandou réellement bénéfique pour tous », mais que cela « exige un engagement clair, une ouverture sincère et un dialogue constant ». Un vaste programme.
Mamadou Adama Diallo