Les embarcations parties de Guinée pour rejoindre les Îles Canaries en Espagne se multiplient ces derniers mois. Au mois de juillet, deux pirogues parties des côtes guinéennes ont été secourus au large de Nouadhibou par les gardes-côtes mauritaniens.

Kamsar est le nouveau point de départ des embarcations pour rejoindre les Îles Canaries. Dans cette ville côtière, au nord-ouest de la Guinée, la pêche est une activité clé. Mais depuis un an, le port attire aussi ceux qui rêvent de l’Europe.

Mohamed Diallo, président de l’Organisation guinéenne contre la migration irrégulière, a déjà recensé quatre tentatives d’embarquement : « Ce sont des gens qui travaillaient avec les ports, parce que ça a commencé avec un convoi de 15 personnes avec enfants et femmes. Ce sont des pêcheurs qui sont habitués à la mer. Personne n’attendait un convoi de la Guinée, parce que la distance est énorme. »

2200 km, c’est la distance à parcourir jusqu’aux îles Canaries, soit 750 km de plus qu’au départ du Sénégal. Là-bas, au Sénégal et en Mauritanie, les départs ont chuté, après les accords bilatéraux avec l’Espagne.

La Guinée, elle, devient une alternative dangereuse : « Parmi ces convois, il y a eu des cas de décès. Tout récemment, j’ai reçu des journalistes espagnols qui étaient venus avec une liste de personnes disparues et ils cherchaient à identifier les familles de ces disparus. »

En 2024, 10 457 personnes ont péri en tentant la traversée de l’Atlantique vers l’Europe, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

Par RFI