Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 août, un enlèvement d’un nouveau-né a été évité de justesse à la maternité de l’hôpital préfectoral de Siguiri, vers 22 heures. Un individu s’est introduit dans la chambre par la fenêtre, avec l’intention manifeste d’enlever le bébé, témoigne le médecin légiste Dr Abdoulaye Bachir Condé. « L’homme est entré par la fenêtre à 22 heures. Il voulait prendre l’enfant pour s’enfuir. Heureusement, la maman ne dormait pas. Dès qu’elle a vu le geste suspect, elle a pris son bébé, et une lutte s’est engagée entre les deux. La femme a crié au voleur, cela a alerté les autres. L’individu a alors lâché l’enfant et a escaladé le mur, pour s’échapper ». Un incident de plus. « Ce n’est pas la première fois, ni la deuxième, qu’on entend parler de vol d’enfants à la maternité de Siguiri. »

Le médecin dénonce l’insécurité croissante dans cet hôpital, notamment au service de la maternité. « Si le bébé avait été enlevé cette nuit-là, c’est d’abord le personnel médical qui aurait été accusé : les sages-femmes, les médecins, tout le monde. C’est à l’autorité de prendre ses responsabilités, de renforcer la sécurité dans les hôpitaux, surtout à la maternité », plaide le médecin qui fustige l’attitude de certains visiteurs, qui refusent de respecter les consignes médicales de sécurité. « Quand on demande aux gens de sortir des chambres, c’est pour leur sécurité, celle des patients, et pour garantir une certaine confidentialité. Mais à Siguiri, quand tu dis à certains de sortir des chambres d’hospitalisation des malades, c’est comme si tu les insultais. Or, le médecin n’agit jamais par méchanceté. Il agit pour la santé et la sécurité du malade. Malheureusement, on ne les comprend toujours pas. Tout le monde ne vient pas à l’hôpital avec de bonnes intentions. Certains viennent juste pour observer, pour critiquer, ou même pour faire du mal. »

Face aux tentatives récurrentes de vol de bébés à l’hôpital préfectoral de Siguiri, Dr Abdoulaye Bachir Condé propose de mettre fin aux visites incontrôlées. « Ce sont souvent les vieux qui crient le plus fort quand on leur demande de sortir. Les jeunes comprennent plus facilement. À Kankan, par exemple, ces règles sont respectées. Pourquoi pas à Siguiri ? », s’est-il interrogé.  Selon lui, « l’incident doit être une leçon pour toute la population de Siguiri. Il est temps de changer notre manière de fréquenter les hôpitaux et de respecter les consignes médicales », a-t-il exhorté.

Mariama Dalanda Bah