La campagne pour le référendum constitutionnel en Guinée a été clôturée le 18 septembre à minuit. A partir de cette date, les opinions ne devraient s’exprimer que dans les urnes, ce dimanche 21 septembre jour de vote.
Toutefois, on remarque ça et là des affiches et de gadgets qui font la promotion de l’adoption du projet de nouvelle constitution. A Hamdallaye mosquée, il est 10h. Sylla vient de glisser son bulletin de vote dans l’urne. Son choix est sans équivoque, il a voté Oui. Si lui-même le confirme, sa casquette aussi l’atteste. Il est inscrit sur celle-ci » je vote oui ». Le père de famille dit vouloir donner une chance au président de la transition, Mamadi Doumbouya, en raison de sa jeunesse. Il justifie son choix également par la gratuité de l’éducation prévue dans ce qui fera office de future constitution, en cas de victoire du Oui.
Le long de l’autoroute Leprince également qui traverse le quartier, les affiches de campagne en faveur du oui sont encore bien là. Elle devait être décrochée pour ne pas influencer le choix des électeurs. Que nenni. N’empêche, certaines personnes rencontrées confient avoir voté non à l’adoption du projet constitutionnel. Abdoulaye avance le fait qu’une candidature présidentielle de Mamadi Doumbouya serait possible, si le projet passe. « Ce serait un parjure, vu qu’il a prêté serment que ni lui ni aucun membre des organes de la transition ne se présentera aux futures élections », rappelle-t-il.

La plateforme des Forces vives de Guinée, qui réunit les poids lourds de l’opposition et des organisations de la société civile, appelle à boycotter le référendum constitutionnel. Appel entendu par Abdoul, rencontré à Hamdallaye: « J’ai décidé de ne pas voté, parce que le processus n’a pas été équitable. Seuls les partisans du oui ont le droit de s’exprimer. Quant à nous, on n’ose pas donner notre avis. Même si je votais non, mon suffrage sera transformé en oui ».
Si les électeurs votent massivement et dans le calme, dans plusieurs endroits visités, le scrutin référendaire s’accompagne de quelques anomalies: manque d’enveloppe, de procès-verbal et de retard dans le démarrage des opérations.
Diawo Labboyah