Date de la rentrée officielle des classes, le 6 octobre avance à pas de géant. Établissements scolaires publics et privés s’activent pour accueillir les élèves dans de meilleures conditions, malgré des défis persistants.
À Kipé, dans la commune de Ratoma, le directeur des études des Écoles Albert Bauer de Kakimbo se projette déjà. « Nous avons décidé de maintenir les élèves de 6e année, 10e année et terminale à l’école jusqu’à 18 heures pour des révisions. Les enfants d’aujourd’hui manquent de discipline dans le travail scolaire, alors nous sommes obligés de les encadrer davantage », explique Aboubacar Demba Camara.

Sur le plan logistique, la direction équipe progressivement les classes en tables-bancs, tableaux noirs et peint l’établissement. Les salles de la maternelle sont aussi décorées. Toutefois, M. Camara se plaint de difficultés financières et appelle l’État à soutenir les écoles privées: « Beaucoup pensent que les frais d’inscription suffisent à assurer notre fonctionnement, mais c’est loin d’être le cas. Nous avons besoin de subventions pour mieux faire notre travail. »
Quid des autorités ?
À Kaporo, au Groupe scolaire Kadija Bout’chou, les réaménagements n’ont pas encore commencé. L’un des responsables assure cependant que les travaux débuteront très bientôt afin de recevoir les élèves dans de bonnes conditions.
Du côté des autorités communales, Emmanuel Golo Traoré, chef section pédagogique à la Direction Communale de l’Éducation (DCE) de Ratoma, détaille les dispositions prises pour une rentrée des classes réussie : « Depuis le 25 septembre, nos équipes supervisent les travaux de pré-rentrée : assainissement des écoles, curage des toilettes, peinture et distribution de tables-bancs. Les directeurs et proviseurs sont déjà en place pour accueillir les enseignants, qui viennent prendre leurs emplois du temps et documents nécessaires. »
Cependant, il reconnaît un problème persistant : le manque d’enseignants dans les écoles publiques. « Les contractuels qui avaient été recrutés ont été redéployés à l’intérieur du pays. Nous avons donc un déficit criant d’enseignants, surtout avec les départs de certains à la retraite qui ne sont pas immédiatement remplacés », explique-t-il. Emmanuel Golo Traoré appelle l’État à accélérer les recrutements pour que chaque école dispose du personnel suffisant et que les programmes soient respectés.
Des réformes nationales
Pour sa part, le Ministère de l’Enseignement pré-Universitaire et de l’alphabétisation a annoncé l’entrée en vigueur de nouveaux programmes dès la rentrée 2025-2026, notamment pour les classes de CP1 et CP2. Élaborés par l’Institut national de recherche et d’action pédagogique, avec l’appui de partenaires techniques et financiers, ces programmes adoptent l’approche par compétences afin de renforcer les savoirs de base des élèves dès le début du cycle.
Selon le communiqué officiel, des guides pédagogiques, manuels scolaires et cahiers d’activités sont déjà en cours d’acheminement. Des formateurs régionaux et préfectoraux ont également été formés pour accompagner les enseignants dans la mise en œuvre de ces réformes.
Aïssatou Bah (Stagiaire)