Du 5 au 8 novembre, a eu lieu la 9è édition du Salon international du livre de jeunesse de Conakry. Le thème retenu cette année : « Des livres de qualité pour une éducation de qualité ». Durant 5 jours, élèves, écrivains, bibliothécaires, éditeurs, bref les acteurs du livre, ont partagé leurs expériences autour du livre. À travers des expositions-vente, dédicaces nouveautés, des tables-rondes et des ateliers de formation. La ville française Montreuil est l’invitée d’honneur, des éditeurs de plusieurs pays d’Afrique francophone participent aussi à cet évènement.
Organisé par la maison d’édition, les Éditions Gandal, le salon se veut un évènement de valorisation des livres de l’enfance, mais aussi pour encourager les enfants à la lecture. Aliou Sow, directeur général des Editions Gandal, pense que les livres sont la base constitutive de tout le savoir, donc on ne peut pas faire une bonne éducation, sans des bons livres. « Nous faisons un maillage de toute la production littéraire de jeunesse aussi bien d’Afrique au sud du Sahara que de France et des Antilles. Et nous touchons aussi bien les livres papiers que les livres audios et les livres numériques. Vous pouvez avoir une représentation de toutes ces formes dans lesquelles aujourd’hui nous diffusons nos catalogues de livres de jeunesse ». Selon lui, le choix de la ville de Montreuil comme invité d’honneur s’explique par le fait que c’est une ville de forte concentration de populations immigrées africaines du sud du Sahara y compris de beaucoup de Guinéens, Maliens, Sénégalais. « Pour nous, c’est un rapprochement littéraire entre les productions jeunesses de nos pays et les enfants issus de cette diaspora africaine vivant dans la région de Montreuil et des villes voisines ».

« L’éducation et la culture ne sont pas des secteurs secondaires »
Néné Satourou Diawara, représentante du ministère de la Culture, a indiqué qu’il n’y aura pas de Guinée émergente sans jeunesse instruite, cultivée et fière de son identité. « L’éducation et la culture ne sont pas des secteurs secondaires, elles sont le cœur battant de la refondation nationale, le socle sur lequel repose la citoyenneté, la cohésion et la prospérité ». Selon elle, il existe plus de 40 bibliothèques de lecture publique, actives à travers les préfectures et sous-préfectures, un réseau de dix centres de lecture et d’animation culturelle du pays. « Chers enfants, chers jeunes, chers lecteurs, ce salon est le vôtre. À travers les livres que vous lirez, vous découvrirez la diversité du monde. Chaque page tournée est une victoire contre l’ignorance, chaque mot est une arme contre la pauvreté. N’oubliez jamais, un enfant qui lit aujourd’hui est un citoyen qui bâtira demain la Guinée que nous rêvons », a déclaré la conseillère au ministère de la Culture. Enchaînant que le département de la Culture et de l’Artisanat réaffirme, avec force et conviction, son engagement à poursuivre la politique nationale du livre, à soutenir les créateurs et à moderniser les bibliothèques, afin de faire du livre un levier central de la refondation morale, éducative et culturelle de la Guinée. « Cette refondation ne se fera pas seulement avec des infrastructures, elle se fera aussi avec des esprits formés, des consciences éveillées et des imaginaires nourries », a conclu Néné Satourou Diawara.
Connecter les imaginaires
Luc Briard, ambassadeur de la France en Guinée, a déclaré que c’est au cœur de la diplomatie française que de connecter les imaginaires des descendances françaises et de la jeunesse africaine. « Nous voulons démontrer que la France n’est pas ce qu’elle a été, parfois les pages sombres doivent être lues aussi, mais aussi tournées vers les pages d’avenir pour qu’elles puissent incarner la jeunesse et par la jeunesse, ces pages d’avenir. Il n’y aura pas de projection des imaginaires africains si nous n’accompagnons pas les entrepreneurs africains à trouver leurs modèles économiques, qu’il soit auteur, illustrateur, libraire, médiathécaire, distributeur et éditeur ».
Ibn Adama


