Le chronogramme de la transition ouverte le 5 septembre 2021 poursuit son petit bonhomme de chemin. Comme dit la fable de La Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Si l’élaboration de la constitution a marqué le pas à cause des consultations populaires pour en garantir et renforcer la légitimité, la suite du processus a été marquée par une célérité certaine. On se souvient que la publication du texte constitutionnel a été aussitôt suivie par la fixation de la date du référendum dont l’organisation (campagne référendaire et tenue du scrutin) n’a été entravée par aucun aléa. Après la promulgation de la constitution, la date de l’élection présidentielle a été promptement fixée au 28 décembre 2025.
Et voilà tous les Guinéens, tous genres et tous âges confondus, convaincus d’avoir un morceau d’étoffe de chef, invités à compétir ! A vos marques, prêts, partez ! On peut toujours rêver ! Comme dans toute compétions, des obstacles rédhibitoires ou non jalonnent le parcours du combattant. Il y a d’abord, pour toutes les catégories de candidats, (indépendants ou issus d’un parti), la caution de 900 000 000 de francs guinéens dont le montant vise, sans doute, à dissuader les candidatures fantaisistes, farfelues. Combien de candidats en capacité d’acquitter ce pognon ? Puis il y a le contefili du parrainage pour les candidats indépendants dont la masse critique, vent debout, a poussé des cris d’orfraie au motif que ce sont les Présidents des délégations spéciales nommés par l’autorité administrative qui sont les potentiels parrains. Procès d’intention ? Une bonne dizaine de candidats dont une nounou a surmonté ces deux principaux obstacles et a transmis son dossier au greffe de la Cour suprême.
Lorsqu’on scrute la liste de ces heureux impétrants, on constate que la majorité est présentée par des partis politiques. On relève que l’écrasante majorité des partis politiques plus ou moins viables qui encombrent le paysage politique du pays sont en conflit avec la charte des partis politiques et ont donc été priés de faire le ménage en leurs demeures ou disparaître. D’autres ont fait l’objet de mesures de suspension encore en cours. Ses différentes mesures disciplinaires ont privé les trois mastodontes de la politique guinéenne (UFDG, RPG, UFR) de l’opportunité de competir. A contrario, beaucoup de formations politiques peu familières des Guinéens ont participé à la course au pouvoir. S’agissant des candidatures indépendantes, seule celle du Général Mamadi Doumbouya retient l’attention. Il risque d’être le seul candidat indépendant.
Il est intéressant de rappeler que l’enregistrement d’une candidature à la Cour suprême ne la valide pas. Encore faut-il que les magistrats de cette haute juridiction statuent sur sa qualité, à travers le nombre et la pertinence des pièces constitutives requises par la loi ainsi que l’avis du médecin commis à l’examen médical du candidat. C’est au terme de ces exercices qui lui sont dévolus, que la Cour Suprême dressera et publiera la liste définitive des candidats à la future élection présidentielle. Que le meilleur gagne !
Abraham Kayoko Doré


