Le 11 novembre, les autorités de la transition ont procédé au démarrage de l’exploitation du projet Simandou. Pendant que ça dansait à Moribayah, dans la préfecture de Forécariah, Conakry était à l’arrêt, engluée entre bouchons, routes bloquées, manifestations. Les citoyens de la capitale ont vécu l’enfer.
Pour conférer plus de tonus à la cérémonie du lancement du méga projet Simandou, les autorités de la transition ont fait de la journée du mardi 11 novembre fériée, chômée et payée. Et le CNRD n’a pas fait dans la dentelle, en déportant ministres, directeurs et autres cadres de l’administration publique au port de Moribayah, cadre de la cérémonie. Avaient-ils le choix à partir du moment où Mamadi Doumbouya en personne dirigeait la messe ? Pas si sûr.
Mais avant d’aller à Forécariah, Mamadi Doumbouya et ses lieutenants de la junte ont certainement laissé une consigne claire aux forces de l’ordre : boucler Conakry jusqu’à leur retour. Pendant que ça festoyait au port de Moribayah, c’était le brouhaha à Conakry. Policiers et gendarmes ont hermétiquement fermé la transversale n°2 reliant l’aéroport international Ahmed Sékou Touré au rond-point Bambéto et Kipé-Centre émetteur (certains hôtes logeant dans un réceptif huppé de Kipé). La décision a bloqué une grande partie de la capitale. Une partie de l’autoroute Fidel Castro était également fermée à la circulation. Histoire de permettre aux officiels de circuler sans pépins ? En tout cas, la mesure a plus que handicapé les usagers de la route qui cherchaient à vaquer à leurs occupations. Entre le rond-point Bambéto et le Centre-émetteur, il n’y a pas eu de circulation, du moins jusqu’au moment où nous écrivions cet article (18h 10mn). Des policiers de la Routière et des Compagnies mobiles d’intervention et de sécurité (CMIS) empêchent tout engin d’y rouler, arguant exécuter une consigne de leur hiérarchie. Résultats, des usagers de la route sont bloqués jusque dans les quartiers.
Bouchons et manifestations coalisent
Les Forces de l’ordre sont restées insensibles à la souffrance des usagers de la route sur la transversale n°2. Les citoyens ont déambulé dans les quartiers de Kipé, Kaporo, Kakimbo, Koloma, Démoudoula…, pendant pratiquement toute la journée à la recherche d’une issue. Au même moment sur l’autoroute Fidel Castro dont l’une des voies est restée fermée, c’était les bouchons. Les usagers s’y sont restés englués des heures durant, sans solution, comme c’était le cas la veille. Sur la route Leprince, la circulation était fluide jusque dans l’après-midi. Des jeunes ont bloqué la route à Dar-Es-Salam. Les forces de sécurité sont vite intervenues, gaz lacrymogène, d’aucuns parlent de coup de feu contre jets de pierres. La circulation a été finalement rétablie. La brève manifestation a causé un embouteillage monstre à Bambéto. Si c’était la joie à Forécariah, à Conakry, c’était le calvaire.
Yacine Diallo


