Ouvertes le 18 novembre à Cona-cris, les négociations entre l’intersyndicale de l’éducation et le goubernement semblaient bien parties. Après le déblocage des salaires des bouffe-la-craie, les syndicaleux butent sur la signature du fameux Statut particulier révisé du personnel enseignement. Ils accordent un ultimatum au gouvernement pour régler les détails et signer le Statut au plus tard le 25 novembre.
Sur la plateforme revendicative transmise aux autorités figurent trois points « essentiels » pour les syndicaleux : signature du Statut particulier révisé des gens-saignants, intégration des contractuels non retenus à la Fonction publique et déblocage des salaires depuis 2023 des gens-saignants. Le dernier point est acquis au terme de deux jours de tractations au mystère du Travail et de la Ponction publique, sous les auspices d’Alia Cas-marrant, le prési du Conseil national du Dialogue social. Le cas des substitutions et des doublons sera traité progressivement. Toutefois, aucun accord n’a été trouvé au sujet de l’engagement à la Ponction publique des gens-saignants contractuels recalés lors du concours d’accès à la Fonction publique de 2023.
Le 19 novembre, le ministère de l’Enseignement préuniversitaire et de l’Alphabétisation a griffé une circulaire aux inspecteurs régionaux et aux dirlos préfectoraux et communaux de l’Éducation : « Dans le cadre de la régularisation administrative des agents de l’État, il est demandé à toutes les DPE/DCE de bien vouloir collecter et compléter la liste exhaustive des enseignants bloqués depuis 2023, relevant de vos juridictions respectives. »
Ayant obtenu ce gain de cause obtenu, l’intersyndicale a voulu accentuer la pression, pour la signature du Statut particulier révisé du personnel de l’enseignement, attendu depuis 2006. Mais, face à l’intransigeance des émissaires gouvernementaux, les parties ont fini en queue de poisson. Frustrée, l’intersyndicale peste, menace et accorde un ultimatum de six jours au goubernement afin de signer le fameux Statut particulier révisé du personnel enseignant.
Un poing d’achoppement né après que l’émissaires du gouvernement, le Secrétaire gérant du ministère du Travail et de la Fonction publique, Aboubacar Kourouma, a décidé de se référer aux techniciens du mystère du Budget et à celui de l’Économie et des Pitances, afin de s’assurer que l’Etat pourra faire face aux charges financières qu’implique la signature du Statut. Pour cela, il a voulu ajourner les discussions au 28 novembre, d’où l’ire des syndicaleux.
Alia Cas-marrant qui facilite les bavardages, n’a pu ramener les deux parties autour de la table. Toutefois, l’intersyndicale de l’éducation fixe la reprise des négociations au mardi 25 novembre. L’ultimatum, selon les syndicaleux.
Menace de débrayer
« Notre cheval de bataille est la signature du Statut particulier des enseignants. C’était l’épée de Damoclès pour le gouvernement. Compte tenu du poids du Statut, la partie gouvernementale va se référer aux techniciens afin qu’elle ait des éléments d’informations et des arguments pour venir proposer au syndicat », explique Aboubacar Diesto Cas-marrant, le porte-voix de l’intersyndicale de l’éducation. « Nous rejetons en bloc cette proposition de la partie gouvernementale. Compte tenu des circonstances que nous vivons, nous avons retenu le 25 novembre pour nous retrouver, afin de faire une proposition concrète », ajoute-t-il. Les syndicaleux n’excluent pas, à défaut d’une suite favorable le 25 novembre, de débrayer. En attendant, ils sont appelés à rester mobilisés. « Nous attendions depuis 2006 la signature du Statut. Le mardi, nous viendrons avec des arguments forts contre les contre-propositions du gouvernement. Nous viendrons aussi avec une décision. Nous n’allons pas tergiverser. Si la fumée blanche ne sort pas ce jour-là, ça sera notre dernière rencontre », prévient le syndicaliste. Ça va barder.
Yaya Doumbouya


