La grève générale déclenchée le 1ᵉʳ décembre par la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE) et le Syndicat national de l’éducation (SNE) a affecté le déroulement des cours dans plusieurs écoles. Le mot d’ordre est partiellement suivi à Conakry, Kindia, Siguiri…

L’intersyndicale de l’éducation est en grève pour accentuer la pression sur le gouvernement, en vue d’obtenir la signature du Statut particulier révisé du personnel enseignant. La FSPE et le SNE s’étaient retirés des négociations le 27 novembre, en protestation de « la négligence » du gouvernement à accéder à leurs revendications. Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), qui pilote les négociations côté syndical, s’est désolidarisé de l’appel à la grève, mettant en avant la poursuite du dialogue avec le gouvernement.

La FSPE et le SNE n’entendent point de cette oreille. Initiée le 30 novembre, la démarche pour apaiser la tension et éviter la grève générale, par le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSG), n’a pas abouti. Du moins, pour le moment, les syndicalistes exigeant des garanties de bonne foi.

Dans la matinée du lundi 1ᵉʳ décembre, premier jour de la grève, le mot d’ordre est partiellement suivi dans des écoles publiques de la commune de Matoto. Au quartier Yimbaya, vers 9h, plusieurs écoliers, collégiens et lycéens rentraient, faute de professeurs. Au tour et dans la cour du lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya, des élèves déambulaient. D’autres, en classe. « La grève a impacté le déroulement des cours au lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya. Au total, nous avons 1063 élèves dont 421 filles, repartis en 16 groupes pédagogiques. Nous en avons accueilli aujourd’hui 1 000 dont 403 filles. Sur les 16 professeurs programmés du jour, seuls 10 professeurs ont répondu présents. Nous ne parvenons pas à maintenir en classe les élèves dont les professeurs sont absents, mais nous faisons de notre mieux pour les canaliser », a déclaré Sékouba Oularé, le proviseur du lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya.

M. Oularé a invité l’intersyndicale et le gouvernement à privilégier le dialogue. « Tout problème ne se règle pas dans la rue, mais avec les négociations. Je demande humblement au gouvernement de comprendre le cri du cœur des enseignants, afin que le problème soit résolu. » Et d’exhorter l’intersyndicale à mettre la balle à terre, pour une reprise normale des cours. « Il ne faut pas se voiler la face, l’enseignant souffre. Nous ne sommes pas des ennemis du gouvernement, mais des partenaires sociaux. Faisons en sorte que les enseignants obtiennent quelque chose de mieux ».

Exception au lycée Aviation

Au collège public Yaguine et Fodé de Yimbaya, toujours dans la commune de Matoto, situation similaire : la grève est partiellement suivie. Par contre, au lycée public Ahmed Sékou Touré d’Aviation, dans la commune de Gbessia, les cours se déroulent sans problème. Selon les responsables, tous les enseignants programmés du jour ont répondu présents.

Le 30 novembre, le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a invité l’ensemble des administrations scolaires « à prendre toutes les dispositions nécessaires », pour assurer la continuité pédagogique au sein de leurs établissements respectifs. Il compte sur « l’engagement des enseignants, le soutien des parents d’élèves ainsi que l’accompagnement des autorités administratives et locales pour garantir le déroulement normal des cours dans le calme, la discipline et la sérénité. » Le ministère a réaffirmé sa disponibilité à œuvrer, dans un esprit de dialogue responsable, pour des solutions durables au bénéfice de l’éducation.

Yaya Doumbouya