Après des jours de négociations, le gouvernement et des syndicats de l’éducation sont parvenus à un protocole d’accord mardi 2 décembre au ministère du Travail et de la Fonction publique. Sans la signature du fameux Statut particulier révisé du personnel enseignant.
Il a fallu des nuits de tractations entre les syndicalistes (SLECG et SNETFP) et les émissaires du gouvernement, sous la médiation du Conseil national du dialogue social, pour aboutir à un accord. Les syndicats, dirigés par Aboubacar Soumah du SLECG, ont obtenu la révision dudit Statut.
Une commission technique bipartite a été mise en place, un projet de statut révisé transmis aux autorités. Il est convenu de poursuivre la révision du Statut particulier à partir de février 2026, mais aussi de statuer sur les primes et indemnités des enseignants du pré-universitaire, ainsi que ceux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Les parties aux négociations se sont accordées sur la revalorisation de la prime de préparation mensuelle. Celle-ci passe de 100 000 à 300 000 Gnf à compter de février 2026, puis à 500 000 Gnf dès juillet 2026.
La prime mensuelle de craie passe, quant à elle, était de 125 000 Gnf. Elle suivra le même échelonnement pour atteindre 500 000 Gnf en juillet 2026.
La prime annuelle de documentation passe de 300 000 à 1 500 000 Gnf. Elle suivra les avantages indiqués dans le décret D/2024/0027/PRG/CNRD/SGG du 24 janvier 2024, fixant la rémunération des fonctionnaires titulaires de grades universitaires aux enseignants titulaires de grades académiques correspondants.
Les parties ont convenu également du déblocage des salaires de juillet et août 2025, avec paiement intégral des primes amputées, de la réouverture de la plateforme FUGAS pour le déblocage des salaires gelés depuis décembre 2023. Sera mise en place une commission bipartite (Gouvernement et Syndicat) pour examiner les dossiers.
L’inévitable concours
Le gouvernement s’est engagé à prendre en charge dès janvier 2026 les arrêtés de reclassement des enseignants admis aux examens professionnels session 2017. Quant à l’engagement des contractuels non retenus à la fonction publique, il a invité les syndicalistes à sensibiliser les concernés à se préparer pour les prochains concours ou pratiques de classe au compte de l’enseignement pré-universitaire, « où ils bénéficieront d’une priorité » à l’enregistrement. « Tous les autres points du mémorandum ayant une incidence financière seront discutés ultérieurement dans le cadre du projet révisé du statut particulier de l’éducation », précise le document. Les parties se sont engagées « au respect scrupuleux » du présent protocole d’accord.
Ce protocole d’accord ne met pas fin à la grève déclenchée le 1er décembre par la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation et le Syndicat national de l’éducation, pour protester contre « la négligence » du gouvernement à signer le Statut particulier. Ces derniers ayant claqué la porte avant la fin des négociations.
Yaya Doumbouya


