Le 3 décembre, la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE) et le Syndicat national de l’éducation (SNE), en crève, ont fustigé le protocole d’accord signé la veille entre le goubernement et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), notamment.

Après leur retrait des négociations du fait de la « négligence » du goubernement à signer le Statut particulier des enseignants et avoir déclenché, en protestation, une grève générale le 1er décembre, la FSPE et le SNE ont tenu un poing de stress mercredi 3 décembre à la Bourde du travail à Kaloum. Dans leur déclaration, les syndicaleux ont dénoncé « avec la plus grande fermeté » le prototocole d’accord « non inclusif » signé le 2 décembre au ministère du Travail et de la Ponction publique. Les signataires ont convenu une augmentation des primes, entre autres, mais les discussions sur le Statut particulier ont été ajournées au mois de février 2025.

Michel Pépé Balamou, le secrétaire gérant du SNE, a qualifié le protocole d’accord de « honteux, source de discorde et de l’exclusion. » Selon lui, les « vrais » acteurs du processus des négociations ont été écartés au profit d’autres, en l’occurrence, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), l’un des signataires du protocole d’accord. Pépé dénonce une « mascarade. Ce n’est pas profitable » aux bouffe-la-craie, peste-t-il.   

« Le gouvernement a fait preuve d’un amateurisme consternant. Il a signé un accord avec des syndicats qui n’ont ni déposé d’avis de grève ni déclenché de grève. Par conséquent, ils ne peuvent s’arroger le droit de suspendre ou de lever le mot d’ordre de grève qu’ils n’ont jamais lancé. Cette incohérence flagrante démontre l’empressement du gouvernement à contourner les véritables acteurs du conflit », dénonce la déclaration.

La FSPE et le SNE ont dénoncé aussi « la partialité et la complicité » du Conseil national du dialogue social, médiateur et facilitateur. « Au lieu de s’en tenir à son rôle basique et essentiel de rapprocher les positions des deux parties en conflit, il a manifestement choisi de prendre fait et cause pour une seule partie, trahissant ainsi l’esprit et les techniques fondamentales de la négociation. Notre lutte est apolitique et est purement sociale », ajoute la déclaration.

La crève continue

L’intersyndicale (FSPE et SNE) exige la signature du Statut particulier du personnel enseignant, l’engagement à la Ponction publique des gens-saignants contractuels communaux recalés au cours d’accès à la Fonction publique, le déblocage et le paiement des arriérés de salaire et de la prime d’incitation des bouffe-la-craie, le paiement de la prime de fonction des hauts cadres et responsables des structures déconcentrées du secteur de l’éducation et de la formation. « Tant que le gouvernement n’ouvrira pas de négociations sérieuses sur ces points, la grève générale et illimitée reste maintenue jusqu’à la satisfaction totale de toutes nos revendications », affirme Aboubacar Diesto Camara.

La FSPE et le SNE invitent le SLECG à rejoindre le combat « au risque de sortir par la petite porte de 1’histoire. Le moment est historique et la base est déterminée à aller jusqu’au bout », martèle-t-il. Désormais, l’intersyndicale compte sur le Premier ministre Amadeus Oury Bah et le Prési de la transition Mamadi Doum-bouillant, pour trouver une issue à la crise. « Nous invitions les parents d’élèves à garder leurs enfants à la maison. Enseignantes et enseignants de Guinée, restez mobilisés ! Si nous ratons cette occasion historique, nous aurons choisi de vivre éternellement dans la misère et la précarité. La grève continue », conclut la déclaration.

Yaya Doumbouya