Une scène de panique a éclaté mardi 9 décembre au groupe scolaire La Haute Marée 2, dans la commune de Dixinn. Le mouvement a entraîné la mort tragique de Kadiatou Soumah, élève de la 10ᵉ année.

L’incident s’est produit lors d’une confusion générale provoquée par l’arrivée d’un groupe d’élèves extérieurs, venus perturber l’établissement sur fond de tensions liées à la grève lancée par la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation, FSPE et le Syndicat national de l’éducation, SNE. «J’étais en train de faire mon commerce lorsqu’on m’a appelée pour m’informer que ma petite sœur était tombée, raconte Mabinty Soumah au micro de Reflet-Guinée. J’ai demandé comment cela lui est-il arrivé, puisqu’elle n’a pas l’habitude de tomber. Comme il arrive parfois que les filles fassent semblant, je n’y ai d’abord pas cru. Puis, sa petite sœur est venue me demander de partir, j’ai refusé. Après, j’ai reçu un second appel me disant que Kadiatou est gravement malade. J’ai pris un taxi-moto pour aller à son école. » À son arrivée, Mabinty Soumah découvre des élèves en pleurs et des encadreurs tristes. « Ils m’ont demandé si elle faisait des malaises ou si elle était malade. Je leur ai répondu qu’elle avait quitté la maison en parfaite santé. Comme je n’avais pas de véhicule, j’ai trouvé un moyen de transport et nous l’avons conduite en urgence à l’hôpital de Ratoma. C’est tout ce que je peux expliquer », Mabinty Soumah.

S’exprimant sur le même média, Cécé Loua, l’un des responsables de l’établissement scolaire raconte : « Ce matin, tout se déroulait normalement. Nous avons hissé le drapeau, puis chacun a rejoint sa classe. Kadiatou m’a taquiné et nous avons ri. Vers 9h, on m’a informé qu’un groupe d’élèves se dirigeait vers notre école. J’ai demandé au directeur d’appeler les parents, pour récupérer les plus jeunes et de libérer les collégiens jusqu’en 9ᵉ année », explique Cécé Loua, ajoutant que la panique s’est déclenchée lorsque Kadiatou et ses amies regardaient par la fenêtre. « En voyant les agresseurs, elles ont crié : ‘’C’est la mort !” Les élèves ont paniqué et se sont précipités pour sortir [des salles]. Kadiatou et son amie sont tombées entre les bancs. Nous avons immédiatement envoyé un enseignant pour voir. Je pensais qu’il s’agissait d’une simple crise. Ses parents ont affirmé qu’elle n’avait jamais fait de malaise. Son amie Mariam s’est réveillée plus tard. Puis, le médecin m’a appelé pour m’annoncer : “Monsieur, vous avez perdu votre élève…” », Cécé Loua en larmes.

Le drame survient dans un contexte marqué par des actes de violence dans plusieurs écoles suite à l’appel à la grève de l’intersyndicale FSPE-SNE, qui conteste la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et le SLECG, excluant notamment la prise en compte des enseignants contractuels recalés au concours d’accès à la Fonction publique. Face à l’absence des enseignants grévistes, des élèves se rendent dans des établissements publics et privés, pour perturber les cours. Protestant que leurs camarades suivent les cours alors qu’ils n’étudient pas. Leur mouvement de protestation provoque des scènes de peur, dans plusieurs écoles de Conakry.

 Mariama Dalanda Bah