Le 11 décembre, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a annoncé reprendre ses activités, après trois mois de suspension. Une relance qui risque de se heurter au veto du mystère de l’Administration du trottoir et de la décentralisation.
Avec les vagues de départs de ses cadres (en bois) vers le navire CNRD au pouvoir, les ennuis politico-judiciaires de son leader et les tracasseries du mystère de l’Administration du trottoir, l’UFDG est atteint. Mais le parti lutte pour ne pas s’éteindre. C’est dans cette logique qu’il a annoncé la reprise totale de ses activités politiques. Il a rappelé, dans un communiqué du 11 décembre adressé à ses militants, que la décision de suspension prise en août a pris faim depuis le 22 novembre dernier. Selon son propre décompte.
L’UFDG, englué dans un conflit avec des cadres (en bois) exclus du parti, n’a pu tenir son congrès à temps. En réaction, le MATD l’a suspendu pour 90 jours. Le parti a, à plusieurs reprises, tenté d’organiser son congrès, mais le niet du mystère de tutelle est à chaque fois venu tout chambouler.
Toutefois, le parti de la Petite Cellule Dalein Diallo ne compte pas abdiquer. Convaincu d’avoir purgé sa sanction, « rien ne peut, depuis le 22 novembre dernier, empêcher la reprise des activités du parti. » L’UFDG invite ses militants à s’atteler en priorité à l’organisation du congrès, au plus tard, « courant janvier 2026. La date exacte de cette instance suprême de notre parti sera fixée à l’issue des discussions entamées avec le MATD », lit-on dans son communiqué.
Pourparlers au sommeil ?
La reprise annoncée n’est pas encore effective. Les responsables du parti sont conscients que la junte du CNRD pourrait encore leur mettre des bâtons dans les roues. Ils préfèrent donc avancer avec tact, voire montrer patte blanche : « Une date de reprise n’a pas été fixée. Pour le moment, c’est théorique », assure une source au sein du parti. A en croire cette dernière, la direction nationale de l’UFDG négocie avec le mystère de l’Administration du trottoir pour une sortie de crise : « Il y a bien des discussions entre les deux parties. Cela pourrait aboutir à la levée de la suspension qui frappe notre parti. Après, le congrès viendra. »

Au MATD, l’on ne confirme pas ces discussions. L’UFDG passe donc à la vitesse supérieure, sans attendre l’aval de son département de tutelle. Et cela pose forcément problème. Le MATD conditionne la levée de la suspension du parti par la réintégration des cadres (en bois) exclus, notamment le porte-voix du goubernement, Ousmane Gawa Diallo, suivie de la tenue d’un congrès inclusif.
Ni l’un ni l’autre point n’est satisfait par l’UFDG. De quoi hérisser les poils du MATD : «Ils peuvent continuer à faire de la communication politique, mais ils savent qu’ils ne peuvent pas reprendre les activités tant qu’ils ne remplissent pas les conditions», rétorque une source au sein du département. Celle-ci voit même dans la démarche du parti un brin de provocation : «L’UFDG cherche à couper l’herbe sous le pied du ministère, cela ne marchera pas. Le parti sait ce qu’il doit faire pour revenir sur le champ politique.»
Et notre interlocuteur de se faire plus menaçant : «Au lieu de travailler à être dans les règles, ils jouent au malin. Aujourd’hui, l’UFDG est plus proche d’une dissolution que d’un retour [en politique]. Mais ils peuvent continuer à rêver.»
Pour la Petite Cellule Dalein Diallo et son parti, attention au cauchemar !
Yacine Diallo


