Le CFPTIC, Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la communication en partenariat avec EDG, Électricité de Guinée, a organisé à son siège à Kaloum une formation d’une dizaine de journalistes sur le thème : « Médias et techniques de détection et de lutte contre la fraude et la corruption dans le secteur de l’électricité ».
La formation s’est déroulée du 22 au 24 décembre. Le secteur de l’électricité en Guinée fait face à de nombreux défis : branchements anarchiques et clandestins, fraudes sur les compteurs, corruption de certains agents de terrain, non paiement de factures, surfacturations ou encore gaspillage de l’énergie. Les participants ont suivi des modules axés sur ces préoccupations.

Les échanges ont porté sur la détection, la lutte contre la fraude et la corruption, la responsabilité sociale du journaliste dans la lutte contre les pratiques illicites liées à l’électricité, le journalisme de solutions, le rôle des médias et des réseaux sociaux dans le renforcement de la cohésion sociale en plus du cadre juridique et les innovations au sein d’EDG.
Le directeur général d’EDG, Elhadj Gando Barry, est revenu sur l’importance de l’initiative pour les acteurs de l’information : « Le renforcement de capacités est un processus permanent, surtout dans le secteur de l’électricité, qui est très sensible, très social et parfois volatile. Il est essentiel que les journalistes soient suffisamment outillés en matière d’information afin d’éviter que certaines situations ne deviennent incontrôlables. » Il a rappelé que l’électricité est une marchandise produite, transportée, distribuée et commercialisée, qui obéit à des règles précises.

Communication responsable
S’adressant aux journalistes, le patron de l’entreprise publique a exhorté les participants à la sensibilisation : « Il est important de renforcer vos capacités en vous dotant d’outils qui vous permettront de transmettre le bon message aux ménages, PME et à tous les consommateurs d’électricité, afin d’encourager des comportements citoyens : consommer l’électricité de manière légale, éviter de bypasser ou de contourner de compteurs et utiliser l’énergie de façon rationnelle ».
Alors qu’EDG est souvent accusé dans plusieurs cas d’incendies, Gando Barry a invité les médias à contribuer à l’apaisement et à éviter toute surenchère médiatique susceptible d’envenimer la situation.
Mohamed Kanta Soumah, conseiller en charge des réformes au ministère de l’Information et de la Communication et représentant du ministre Fana Soumah à la formation, a salué une initiative visant à « outiller les journalistes en techniques de lutte contre la corruption dans le secteur de l’électricité ». Il soutient que la démarche s’inscrit dans un contexte où EDG a besoin de l’accompagnement des médias : « L’électricité, c’est la vie. Le peuple en a besoin. Votre rôle, en tant que journalistes est avant tout la sensibilisation : encourager les clients d’EDG à s’acquitter de leurs factures, lutter contre la corruption et dénoncer les agents véreux impliqués dans des branchements clandestins. Cela peut aider à renflouer les caisses et à assurer une fourniture plus stable de l’électricité. C’est dans l’intérêt de tous ».

Journalisme de solutions
La directrice générale adjointe du CFPTIC et facilitatrice de la formation, Hadiatou Yaya Sall, a mis en avant les objectifs et les enjeux de l’initiative : « Nous constatons une amélioration progressive dans le secteur de l’électricité. C’est pourquoi nous avons opté pour une approche basée sur le journalisme de solutions, afin de permettre aux journalistes de mettre en lumière les efforts déjà consentis et d’informer la population. Certes, des difficultés persistent, mais de nombreuses actions ont été engagées ».
À travers cette formation, le Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la communication et Électricité de Guinée entendent renforcer le rôle des médias dans la promotion d’un journalisme responsable, constructif et orienté vers des pistes de réformes du secteur de l’électricité et de contribuer à une meilleure information et sensibilisation des ménages.
Abdoulaye Bah


