Les habitants du quartier Africof, dans la commune de Sonfonia, ont été réveillés par des tirs nourris et de fortes détonations, ce samedi 27 décembre vers 3h 30 du matin. Selon plusieurs témoignages, un haut gradé de l’armée aurait été la cible d’une tentative d’arrestation.
Les crépitements d’armes automatiques, accompagnés d’explosions, se sont poursuivis jusqu’aux environs de 6 heures. À la mi-journée, la zone était encore totalement quadrillée par la gendarmerie et la police. Des véhicules blindés du Groupement des Forces spéciales, l’unité que commandait le gêné-râle Mamadi Doum-bouillant avant sa prise du pouvoir en septembre 2021, étaient également déployés. Tous les accès étaient strictement surveillés par des hommes en uniforme, armés jusqu’aux dents.
Sur place, plusieurs habitations portent des stigmates suggérant des scènes d’affrontements armés violents : impacts de balles et d’importants dégâts matériels.
D’après des riverains, l’opération aurait visé un officier supérieur résidant dans le quartier. Absent de son domicile au moment des faits, sa sentinelle a opposé une vive résistance aux visiteurs indésirables.
Morts, blessés et arrestation
Ces derniers, décrits comme lourdement armés, auraient utilisé des armes automatiques et même des lance-roquettes, provoquant la destruction partielle de la maison de l’officier. Dans des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, on voit également un incendie. Selon les informations, un jeune présent dans la concession aurait été arrêté.
Des sources non officielles évoquent également plusieurs morts transportés à bord de camions de l’armée, mais aussi des blessés suite aux échanges de tirs.
« On ne savait pas exactement ce qui se passait. On a seulement constaté une agitation inhabituelle autour de la maison d’un officier voisin. Par prudence, nous sommes restés enfermés jusqu’au matin, pensant à une opération militaire ou à un affrontement armé. Les femmes et les enfants étaient terrifiés. Ce n’est qu’au lever du jour que nous avons découvert les dégâts sur nos fenêtres. Ceux qui ont attaqué disposaient d’armes lourdes », témoigne un habitant du quartier, encore sous le choc.
Les tirs se sont estompés, le calme revient progressivement, mais les inquiétudes et les interrogations demeurent dans les esprits des habitants de Sonfonia Africof. Pour le moment, aucune communication officielle n’a été faite par les autorités sur les circonstances de ces événements qui surviennent à la veille de la présidentielle du 28 décembre. Scrutin auquel le Prési de la transition part largement favori, en l’absence des poids lourds de l’opposition écartés. Aucun bilan humain n’a non plus été annoncé.
La présence continue de véhicules remplis d’hommes en treillis, notamment des blindés et des pick-up déployés à chaque carrefour, entretient un climat de peur et de tension dans le quartier encore sous bottes surveillance.
Abdoulaye Pellel Bah


