Dans les quartiers Hafia 2, dans la commune de Tombolia, Sonfonia-Rails et le secteur Saudi, à Sonfonia-Centre, l’affluence est restée faible dans plusieurs bureaux de vote dans l’après-midi de ce dimanche 28 décembre, jour de l’élection présidentielle. Après quelques votants enregistrés dans la matinée, les électeurs arrivaient au compte-gouttes dans les centres.

À 13h 30, Ibrahima Kanté se présente au bureau de vote de Hafia 2. Il explique son choix d’horaire : «C’est une habitude. Je viens toujours voter en début de soirée, pour éviter la foule et les longues attentes. J’ai d’autres occupations, mais je tenais à voter. Dans ce quartier, tous les jeunes que je connais sont venus voter…»

Résident du quartier depuis plus de 20 ans, Mohamed Sylla attribue la faible affluence à la multiplication des bureaux de vote. « Avant, il fallait marcher jusqu’à Tombolia et faire la queue dès 5h du matin pour voter. Aujourd’hui, on trouve un bureau de vote presque à chaque coin de rue. Il y en a au moins une dizaine, rien que dans cette zone. Même si les gens sortent voter, il n’y aura forcément plus de longues files d’attente », explique-t-il.

Au bureau de vote Pellel International 2, où 260 électeurs sont inscrits, le président Macé Delamou se montre plutôt rassurant. « Les électeurs viennent voter dans la discipline. Je n’ai constaté aucune anomalie. Nous avons déjà fait voter environ 100 personnes. Pour le moment, il n’y a pas un grand engouement, mais nous espérons une plus forte affluence en fin de journée ». Il précise par ailleurs que certains électeurs, y compris des membres du bureau, ont voté par dérogation, mais qu’aucune procuration n’a été acceptée.

Originaire de Koïn dans la préfecture de Tougué, Abdoul Diallo affirme, pour sa part, n’avoir pas voté. Et pour cause. Il dit ne pas connaître suffisamment les 9 candidats en lice. « J’aurais pu voter pour Mamadi Doumbouya, qui dirige le pays depuis 2021, mais il avait juré de ne pas se présenter. Pour moi, s’il n’y a pas d’engouement, c’est surtout parce que les vrais candidats, comme Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, ont été empêchés de participer », estime-t-il.

Appel à l’unité après le scrutin

À Sonfonia, secteur Saudi, Alassane Bah, délégué du parti Front pour la démocratie en Guinée (FRONDEG) du candidat Abdoulaye Yéro Baldé, évoque des difficultés organisationnelles. « Les bureaux de vote devaient ouvrir à 7h. Je suis arrivé à 8h, mais le centre avait été délocalisé sans communication à temps. C’est ce qui a causé mon retard », explique-t-il. Malgré cela, il se dit satisfait du climat électoral : « Pour le moment, tout se déroule comme nous le souhaitons. Le calme et la discipline sont observés ici, j’aimerais les voir partout ailleurs. Nous espérons aussi que les résultats permettront à la Guinée de rester unie. »

Son impression sur le scrutin ? Il affirme : « Vous pouvez le constater, il n’y a pas de bruit ni de pagaille. Chaque électeur connaît son bureau, les agents font correctement leur travail et les citoyens viennent accomplir leur devoir dans le calme. » À la question relative à la faible affluence observée aux alentours de 14h, Alassane Bah relativise : « Beaucoup ont déjà voté, l’urne est presque remplie. D’autres viendront sûrement en fin de journée, à cause de la chaleur et du soleil », conclut-il.

Abdoulaye Pellel Bah