6,7 millions d’électeurs guinéens étaient attendus dimanche aux urnes pour élire leur président de la République. Dans certains bureaux de vote dans les quartiers de Bellevue et de Bambéto, à Conakry, les dépouillements placent en tête le candidat du pouvoir, suivi de l’ancien ministre Abdoulaye Yéro Baldé et des votes blancs.
L’élection présidentielle du 28 décembre a finalement vécu dans le calme, en dépit des affrontements armés entre hommes en uniforme enregistrés la veille au quartier Sonfonia Africof dans la haute banlieue de la capitale guinéenne, Conakry. « De l’ouverture à la fermeture, nous n’avons enregistré aucune défaillance aussi bien sur le plan sécuritaire que celui organisationnel. Tout s’est bien passé dans l’ensemble », se réjouit Ibrahima Camara, président du bureau de vote de Mosquée centrale 2 à Hamdallaye.
Même réjouissance chez El Hadj Mamadou Ousmane Diallo, président du conseil de quartier de Bambéto : « On est là depuis 7h, tout se passe bien. Certains bureaux ont ouvert entre 7h et 7h30. Il y avait de l’engouement, les gens viennent s’acquitter de leur devoir civique. On n’a enregistré aucun incident. Deux cachets manquaient dans le centre Pathé Ténor, mais en 30 minutes on a complété le matériel manquant. Les bureaux ont fermé à 18h00, nous n’étions pas au courant du décalage de l’horaire de fermeture. »

Vers la soirée, comme lors du référendum constitutionnel du 21 septembre dernier, la Direction générale des élections a décidé de décaler l’heure de fermeture des bureaux à 19h au lieu de 18h. Si à Bellevue, dans la commune de Dixinn, le message est passé, tel n’a pas été le cas dans d’autres bureaux de vote de Ratoma. Les deux bureaux de vote de Mosquée centrale à Hamdallaye ont commencé les dépouillements dès 18h. « On n’était pas informés de la prorogation, mais on a constaté que l’affluence n’était pas là dans la soirée. Au lieu de continuer d’attendre, on a préféré commencer le dépouillement », précise Ibrahima Camara.
Risque de dégringolade des autres candidats
A Bambéto également « les bureaux ont fermé à 18h00, nous n’étions pas au courant du décalage de l’horaire de fermeture », explique El Hadj Mamadou Ousmane Diallo. « Le centre de vote de l’école Sainte-Thérèse de Bambéto comprend dix bureaux. Il y a un autre de cinq bureaux du nom de Pathé Ténor Dieng. Ce sont les 15 bureaux qui sont dans le quartier de Bambéto », renchérit le président du conseil de quartier de Bambéto.
Aussi bien dans les dix bureaux de vote visités dans ce quartier que ceux de Mosquée centrale de Hamdallaye, ou encore les quatre autres de Bellevue-Ecole (sur un total de 12 bureaux de ce quartier de Dixinn), la Génération pour la modernité et le développement (GMD) caracole en tête. Ce mouvement politique qui porte la candidature indépendante de Mamadi Doumbouya est suivi du Front démocratique de Guinée (FRONDEG), le parti de l’ancien ministre Abdoulaye Yéro Baldé et des votes blancs. Dans un bureau de Bellevue-École, le bulletin nul a même occupé la deuxième place avec 74 voix, derrière le président de la transition et le leader du FRONDEG. Les sept autres candidats arrivant loin derrière, en glanant entre 5 et zéro voix.
Cette configuration laisse à penser que les partisans des partis traditionnels (UFDG de Cellou Dalein Diallo, RPG d’Alpha Condé ou UFR de Sidya Touré) exclus de la présidentielle ont, dans une certaine mesure, voté FRONDEG ou blanc. Même si ce constat très partiel n’est qu’un petit échantillon loin d’être représentatif des résultats provisoires globaux attendus ce lundi 29 décembre, selon l’annonce de la Direction générale des élections.
La DGE fait état d’un taux de participation de 85 %, alors qu’on n’a pas remarqué de longues files d’électeurs devant les bureaux de vote sillonnés.
Diawo Labboyah Barry


