Pour trois ans passés à la tête du département, le sortant estime que si son bilan n’est pas élogieux, il est satisfaisant. Il se glorifie d’avoir assaini le fichier de la fonction publique par la biométrie. L’opération « a permis de démasquer quelque 12 000 agents fictifs, c’est 276 milliards d’économie l’an ». Avec ce pognon, il a rajeuni et féminisé l’administration par la formation de trois promotions de 400 jeunes par Sciences Po Bordeaux. Un effectif « de 1 012 lauréats est aujourd’hui disponible après avoir suivi des formations en management public, administration, droit etc. Kourouma demande de valoriser ces compétences, c’est un engagement de l’Etat ». En 2014, dit-il, 4 015 agents ont été recrutés pour la police, 3 003 pour la santé, conseillés référendaires de la Cours des comptes, magistrats, inspecteurs d’Etat et de finance, 5 500 de l’enseignement, un total de 13 758 nouveaux fonctionnaires, en trois ans, alors que le recrutement était gelé. Autre bilan, la modernisation de l’administration par la mise en place d’outils modernes de gestion des ressources humaines, en lieu et place du vieux fichier BPS 7000, « on est sur le point d’établir un fichier biométrique unique qui servira à la paie des salaires, la gestion administrative. L’ensemble des documents des travailleurs a été numérisé ». Même que le campus de l’ENA est en cours de construction. Kourouma demande à Doum-bouillant de signer ce contrat pour que les travaux démarrent en septembre 2017, avec le recrutement de près de 35 diplômés pour deux ans de formation assurée par l’ENA de Québec.

Un lourd héritage

Sur la table du ministre entrant, se trouve l’épineuse question de la nouvelle grille salariale, l’ancien de 1988 soufrait de deux handicaps, dit Kourouma : elle bloquait l’évolution de carrière de plus d’un tiers des fonctionnaires. Des gens arrivés au plafond 15 ans avant leur retraite, ne pouvait pas évoluer, « c’est démotivant ». Avec la nouvelle grille, « personne ne peut atteindre le plafond ». Sauf que celle-ci pose problème entre syndicat et gouvernement. Les uns pensent avoir été trichés des points, le gouvernement soutient que c’est une lecture erronée de la grille. Une commission sera mise en place pour départir les protagonistes.

Ensuite la protection sociale des travailleurs avec la création de la Caisse de prévoyance sociale et de l’Institut d’assurance maladie obligatoire. Opérationnaliser ces deux institutions c’est l’autre défi du nouveau ministre. Ajouter le recensement biométrique additionnel des fonctionnaires, leur redéploiement et le dossier « sulfureux des 4 006 agents engagés à la fonction publique non encore pris en charge ».

Le ministre entrant Bily Nakouma Doum-bouillant après avoir fini de chanter les louanges du Grimpeur, ‘’panafricaniste, président de l’UA’’ s’est dit conscient que les reformes envisagées, les insuffisances et les dysfonctionnements démontrent que cela nécessite « des efforts de longue haleine, du courage, de la volonté, de la persévérance et de la rigueur ». Au personnel de son département, que chacun donner le meilleur de lui-même, pour réussir la mission, a-t-il conclu.