Mardi 13 février, deuxième jour de la grève déclenchée par Aboubacar Soumah et ses acolytes. Les cours sont toujours paralysés dans bon nombre d’écoles de Conakry. Au lycée-collège Donka, seuls neufs enseignants et 58 élèves ont répondu présents, ce matin. Une affluence faible que Mme Sangaré Mamadia Camara, proviseur tente d’expliquer : « Tout cela c’est parce que la situation est anormale. Nous, on n’a pas souhaité cela ».

Malgré cet état de fait, des consignes ont été donnés aux chefs d’établissements  de  faire le point par rapport au nombre des profs présents et absents de la journée. Pour quel but ? La proviseur donne son avis : « Nous faisons l’état de la situation. Une autorité ne peut pas croiser les bras face à une situation pareille. À moins qu’elle veille démissionner, sinon elle fait son boulot». Mme Sangaré Mamadia estime que des sanctions pourraient ne pas s’abattre sur les enseignants qui ont déserté les classes. Même si, ces genres de  prérogatives relèvent de son autorité.

Les jours passent, les tensions s’enlisent. La mort d’Alpha Oumar Diallo et d’Abdoulaye Bah, le 12 février, allonge ainsi la liste des victimes de la précédente grève. A date, le décompte fait état de dix victimes. Pour l’instant, aucune négociation n’est en vue. La proviseur, Mme Sangaré Mamadia Camara, fait un cri de cœur : «Je suis sans mot face à cette situation. On est en Guinée, il ne faut pas minimiser la situation. Ça part toujours d’un fait banal pour prendre une proportion. On ne le souhaite pas. Il faut prendre de la hauteur dans cette affaire. Que les deux parties se disent guinéennes, elles peuvent résoudre ce problème. Personne n’est honoré en fermant les écoles. Moi je suis fort, je ferme l’école quand je veux. Non, car personne n’en tire profit. Que l’Etat aussi appelle à la négociation. Je ne suis pas d’accord qu’on ne dise pas de négociation avec X par qu’il n’est pas légal. A partir du moment où X réussi à faire mal, il faut freiner pour ne pas que le mal continue ».

Moussa Yansané, professeur de Géologie, n’a dispensé que 50%  de son programme : «Nous comptons faire les cours de rattrapages afin que les élèves soit dans le programme pour affronter le baccalauréat ».La question qui taraude les esprits est de savoir à quand la reprise des cours ?