Dr Faya Milimono est préoccupé par la situation politique actuelle du bled. Au cours d’une conférence de stress ce lundi 26 novembre, à la maison commune des journaleux à Coléah, la bosse du parti Bloc Libéral s’est inquiété des crises économique, politique et sociale qui agitent notre pays depuis quelques temps. « C’est en fait le mode de gestion de notre pays depuis 2010. Deux mois, sans cours effectif dans les écoles, c’est de trop et inadmissible ». Il compte user de tous ses moyens pour amener le gouvernement à prendre conscience. « Si l’Etat ne règle pas cette situation des enseignants, les jours à venir nous allons entamer une grève de la faim parce que les enfants doivent aller en classe. Et puisque le gouvernement que nous avons fait la sourde oreille, nous allons entamer une grève de la faim les prochains jours pour les obliger à s’engager dans une négociation de toute bonne foi, pour permettre à l’école guinéenne de reprendre son cours normal ».
Abordant la crise politique, le prési du BL rappelle que depuis 2015, le système politique et démocratique guinéen a commencé à envoyer des signaux très inquiétants. « Après des années de combat sous le premier mandat du président Alpha Condé, nous avons pu mettre en place notre Parlement. Notre lutte, cependant, n’a pas réalisé toutes les ambitions puis qu’encore aujourd’hui, nous sommes presque dans l’obligation de nous battre pour exiger de nos gouvernants le respect et l’application de notre Constitution et de nos lois ». Selon lui, l’opération de l’installation des exécutifs communaux se déroule sur fond de corruption, de manipulation, d’instrumentalisation, de violation des lois et des accords, de violences avec la complicité de tous les acteurs politiques confondus. Toutefois, il reconnait également que l’opposition à laquelle le BL appartient aura été aussi complice de cette situation d’illégalité que vit le pays aujourd’hui. « On aurait pu arrêter cela et cela aurait pu sauver les vies perdues, les blessés, etc… Le combat est basé aujourd’hui essentiellement sur le contrôle des communes, des quartiers et des districts. Visiblement pas pour amener le développement dans ces quartiers, mais pour permettre à chacun de jouir à sa guise afin de transformer les résultats des élections prochaines. Ce qui montre que notre démocratie est menacée et mal partie », martèle-t-il.
Parlant des institutions judiciaires, le leader du BL estime qu’elles fonctionnent très mal dans notre pays. « Les juges travaillent exclusivement pour les seuls intérêts du parti au pouvoir et de ses alliés. Cela est offusquant ». Il insiste que son parti a été victime d’un déni de justice par les justices de paix de Lola et de Gueckedou. « Note parti a été la première victime de ces installations des conseillers communaux dans l’inégalité la plus parfaite à Guéasso. Nous savons que la justice de notre pays est malade, réellement malade, mais nous sommes républicains, nous gardons l’espoir qu’un jour, une justice sera possible dans notre pays ». Et de poursuivre : « Nous ne sommes pas en situation de guerre. On ne doit suspendre les droits et les libertés de Guinéens. Le droit de manifester est constitutionnel, mais aujourd’hui, manifester est en train de nous endeuiller. C’est pourquoi, en tant que opposant, considérant que la situation dans laquelle nous vivons s’apparente à une dictature, nous devons varier les stratégies pour combattre. Parce que ce combat s’annonce long, la volonté semble ardente à tel point de toucher à la Constitution, de se donner un troisième mandat ».
Le Bloc libéral entend engager une nouvelle stratégie de combat. « Nous décidons d’engager une résistance non violente à partir des prochains jours. Nous irons vers les populations, dans les universités, dans les quartiers pour leur expliquer le danger que cela représente pour notre pays, car une dictature n’est amie à personne », conclut-il.
Kadiatou Diallo