Les leaders de l’opposition respire-lacrymogène ont soufflé sur la braise ce mardi 11 décembre. La Petite Cellule et ses principaux lieutenants ont bavardé sur l’actualité sociale et politique du bled. Accord du 8 août, manifestations de rue, crève des bouffe-la-craie, déplacement du prési Alpha Grimpeur… tout et tout, les opposants en ont toujours gros dans le cœur. Durant 2 h, la Petite Cellule a retracé le film des (dés) accords politiques signés entre pouvoir et opposition de 2012 à 2018, avant de revenir sur le contentieux électoral né des sélections municipales et les tractations qui ont abouti à l’accord du 8 août : « Il y a eu une fraude massive aux élections, mais on dit qu’il faut une solution politique puisque les décisions de justice sont sans appel. Kassory m’a appelé on a discuté, il m’a demandé de renoncer à Matam et à Matoto, en contrepartie l’UFDG prend Kindia et Dubréka. A l’issue d’une longue discussion on tombe d’accord sous réserve qu’on donne le conseil régional à l’UFDG. Aliou Condé va signer ça, Damaro dit qu’il n’en est pas question, alors que c’est le premier ministre qui a dit d’aller le voir. On reprend les négociations, le président dit qu’il lui faut Dubréka, qu’il peut laisser Kindia, mais Dubréka non. L’accord a été signé et quelques temps après, certains faucons se retrouvent avec le président pour dire de ne pas l’appliquer parce qu’il n’est pas bon pour le RPG ».

Le chef de pile de l’opposition a également exprimé son étonnement face à la récente sortie médiatique du ministre de l’Administration du trottoir. Bouréma Condé avait nié avoir apposé sa signature sur l’accord politique du 8 août dernier : « A ma grande surprise, à l’Assemblée nationale, monsieur Bouréma Condé dit qu’il n’a rien signé. Je n’en revenais pas parce que c’est un ministre de la république. C’est extrêmement grave. Qu’il dise qu’il n’applique pas ou qu’il a oublié ses lunettes à la maison, qu’il n’a pas lu le contenu, mais qu’il dise qu’il n’a pas signé, je ne peux pas comprendre ».   

Depuis l’arrivée du Cas-sorry à la primature, toute manifestation est interdite. A plusieurs reprises, l’opposition a tenté, sans succès de battre le pavé. Pour justifier la décision, le PM dit préférer l’ordre à la loi. Le prési de l’UFDG conteste : « Lorsque le premier ministre décide de suspendre les manifestations il suspend une partie de la Constitution. Il n’en a pas le droit, on ne peut pas suspendre la Constitution ou dire que ce droit ne peut pas être exercé par les citoyens ou par les associations. On l’aurait traduit devant la Haute cour de justice si elle existait parce que nous sommes dans un régime déclaratif pour les manifestations ».

La Petite Cellule Dalein a aussi critiqué la gestion de la crise qui mine le secteur éducatif depuis plus de  deux mois. Il pointe du doigt l’arrogance de l’Alphagouvernance : « Nos enfants ne vont pas à l’école, nous risquons une année blanche. Et une année blanche a un coût trop élevé pour la société. La crise est liée à l’arrogance et à l’irresponsabilité du gouvernement. Le minimum que le gouvernement avait à faire est d’examiner les revendications des enseignants. Ils sont eux même parents d’élèves, ils peuvent comprendre. L’éducation est plus importante que les infrastructures, l’équilibre macroéconomique. C’est un secteur qui mérite l’attention, mais avec l’arrogance du gouvernement, le premier ministre en tête, on ne peut pas avancer. On doit parler aux enseignants dans le respect et la considération ».

S’agissant des visites répétées du prési Alpha Grimpeur en Guinée profonde pour, dit-on, lancer des travaux de construction des voiries urbaines, le chef de pile de l’opposition se dit convaincu que le chef de l’Etat est en train de faire sa campagne soit pour le troisième mandat soit pour un glissement du calendrier électoral. La Petite Cellule Dalein ajoute qu’il n’est pas dans une opposition armée qui cherche à accéder au pouvoir par tous les moyens.

Yacine Diallo