Boubacar Diallo alias Grenade devait être fixé sur son sort ce 4 mars au tribunal de première instance de Dixinn. Il devra encore garder son mal en patience. Le juge a décidé de proroger le délibéré jusqu’au 18 mars prochain. Le bouillant militant de l’UFDG, principal parti de l’opposition, est accusé par le parquet de Dixinn de tentative de meurtre et de port illégal d’arme de guerre. Ibrahima Kalil Diakité n’a donné aucune explication sur les motifs de cette prorogation. Les avocats de la défense n’ont pas trouvé d’objections, ils demandent juste que le droit soit dit : « Nous étions là ce matin pour le délibéré dans l’affaire Ministère public contre Boubacar Diallo. L’affaire a été appelée, mais le délibéré a été prorogé pour le 18 mars 2019. Je ne me substitue pas au tribunal pour donner des explications, dès lors qu’il n’en a donné aucune. Nous souhaitons simplement que Dieu guide les pas des hauts magistrats qui ont ce dossier en main. Ils ont mené les débats avec toute l’impartialité requise. Ils ont agi avec professionnalisme. Nous sommes contents et même notre client l’a signifié. Nous n’avons jamais suspecté le tribunal. Nous n’avons aucune objection, nous nous remettons à la sagesse du tribunal. Notre client va continuer à garder patience parce que la Justice n’est pas une course de vitesse mais une course de fond. Peut-être que les juges se donnent beaucoup plus de temps pour apprécier les arguments. Nous souhaitons que le droit triomphe dans cette affaire ».
En prison depuis pratiquement un an, Grenade a toujours clamé son innocence. Il accuse au contraire les forces d’ordre d’avoir voulu attenter à sa vie, en lui tirant dessus. Maitre Salifou Béavogui est formel, son client est incarcéré sans fondement : « Nous avons toujours dit que dans ce dossier il n’y a pas de preuves. Le juge ne peut pas rentrer en condamnation si le dossier n’est pas consistant ».
Le procureur Sidy Souleymane N’diaye avait requis 20 ans d’emprisonnement et une période de sureté de 5 ans, pour, dit-il, protéger la société des ‘’méfaits de Grenade’’. La défense de son côté a plaidé la relaxe pure et simple, en s’appuyant sur ‘’l’absence de preuves présentés par le Ministère public’’.
Boubacar Diallo continuera son séjour à la maison d’arrêt de Conakry pour au moins les deux prochaines semaines.
Yacine Diallo