Les membres du Collectif des anciens membres du CNT (Conseil National de la Transition) sont montés au créneau ce vendredi 29 mars, pour dire non à toute révision de la Constitution. Une sortie en réponse aux sirènes révisionnistes qui scandent que la Constitution guinéenne est mauvaise, elle n’est pas l’émanation du peuple. Boubacar Sidighi Diallo, membre de ce Collectif précise que « la Constitution est un instrument pérenne. Le référendum n’est pas une cause de validité de la Constitution. En clair, la Constitution n’a pas besoin d’un référendum pour être valable. Sans le référendum dont les gens parlent, cette Constitution est valable et très valable d’ailleurs ». D’où le slogan « Ne touche pas à ma Constitution ». Il a ensuite rappelé que la Constitution du 7 mai 2010 a été rédigée et adoptée à l’unanimité par les 159 conseillers issus de toutes les sensibilités du pays. Cela, conformément aux accords du 15 janvier 2010 signés à Ouagadougou (Burkina Faso) sous l’égide de Blaise Kompaoré, ancien président de ce pays. Donc, vouloir remplacer celle-ci par une autre, après 9 ans d’exercice du pouvoir par Alpha Condé, consiste à saper les efforts du CNT et à menacer la paix en Guinée. « De son installation à la fin de sa mission, le CNT a voté 72 lois, mis en place un pacte de stabilité et de convergence. Elle s’est impliquée activement dans le processus de réconciliation nationale entre autres. Le Conseil National de la Transition étant un organe politique délibérant, représentant toutes les composantes de la société guinéenne et jouissant d’une parfaite légitimité, a adopté la Constitution conformément à l’alinéa dernier de son préambule qui stipule ‘’libre de déterminer ses institutions, le peuple de Guinée adopte la présente constitution’’ fin de citation. Cette Constitution comprend deux parties formant un tout indissociable à savoir : celle regroupant l’ensemble des dispositions susceptibles de modification conformément à la procédure aménagée à cet effet et celle contenue dans les dispositions de l’article 154 réputées être les intangibilités de la révision constitutionnelle. Cette dernière partie constitue le verrou de la Constitution, la mettant à l’abri de tout tripatouillage éventuel dont les conséquences pourraient compromettre la paix et la stabilité de notre pays. Ces dispositions pérennes et immuables loin d’être des concepts de mode soumis à des mutations momentanées du fait de l’évolution des phénomènes sociopolitiques, constituent les garanties certaines de la protection des lois et libertés fondamentales. Ainsi que la protection des acquis consolidant la paix et l’Etat de droit dans l’esprit et les valeurs de notre Constitution. C’est le reflet de la ferme aspiration de notre peuple. Elle prévoit la protection et la pérennisation de la forme républicaine de l’Etat. Du principe de la laïcité, de l’unicité de l’Etat, de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, du pluralisme politique et syndical, ainsi que du nombre et de la durée du mandat du Président de la République. Ces éléments constituent ce qu’on appelle la garantie de la stabilité et l’âme de notre Constitution ».
Le collectif se met à l’avant-garde pour freiner toute tentative de tripatouillage de la Constitution. « Vu le bilan du Conseil National de la Transition qui a permis le retour de la Guinée à l’ordre constitutionnel, Vu les reformes politiques, économiques et sociales dont l’Etat se batte, Vu les velléités de nature à troubler la paix, la quiétude et la concorde nationale dont certains citoyens en font leur fonds de commerce aujourd’hui, Vu le serment du Président de la République qui jure de respecter et de faire respecter la Constitution et les lois de la République, Considérant que toute idée de nature à supprimer une Constitution pour la faire remplacer par un autre est illégal et anticonstitutionnel, Considérant que si le Président de la République prend fait et cause par acte ou silence ou d’une situation de manière à remettre en cause la loi suprême de République et en sera coupable de parjure », excusez du peu, le collectif des anciens membres du CNT a réaffirmé haut et fort, son « engagement à défendre, par tous les moyens légaux à sa disposition, son œuvre que nous considérons historique à savoir la Constitution en vigueur » prévient-il.
De la liberté de la presse
Yala-le-Gros Lynx, l’Administrateur général du Groupe Lynx dit avoir peur à cause de la menace qui pèse sur la Liberté de la presse en Guinée. Le pouvoir s’est apparemment inscrit dans la logique de museler la presse. Selon lui, la détention en prison du con(.)frère Lansana Camara, journaleux du site conakrylive.info devrait interpeler tous les journalistes guinéens. « Nous avons un pays qui a décriminalisé les délits de presse, pas pour faire des journalistes des superhommes ou des superfemmes, c’est pour dire que vous n’irez pas en prison pour ce que vous écrivez. Vous êtes passibles d’autres pénalités, mais pas la prison. Eh bien, nous sommes en pleine dans la prison dans un pays qui a décriminalisé les délits de presse. Je ne vous invite pas à la violence ou à la rébellion, mais levez-vous pour défendre vos libertés. L’argent c’est rien du tout, la subordination avec quelqu’un qui a de l’argent, ce n’est rien, soyons nous-mêmes. Levez-vous et défendez vos droits » a-t-il conseillé.