En théorie, mais en théorie seulement, les Algériens pouvaient en finir cette fois-ci avec « la crise des mandats » qui a secoué leur pays et une bonne partie du monde ces derniers temps. Mais, puisqu’ils ont pris la volonté affirmée d’Abdel Aziz Bouteflika de s’offrir un 4è mandat pour l’anti chambre de la 5é colonne, ils ont décidé, vent debout, de chasser le vieil homme, non pas de la mer, mais de leur Algérie-chérie, ensemble avec son système politique, afin de jouir, enfin, des vrais rayons des Soleils des Indépendances.

Abdelkader Benalah, le président par intérim, n’a pu les convaincre d’aller à la présidentielle du 4 juillet, faute de candidats « de poids.» Le peuple algérien n’a pas du tout voulu se rendre à la fois à la mosquée pour célébrer l’Aïd-al Fitr du 4 juillet, et aux urnes, pour élire le président de la république. Le Conseil Constitutionnel était passé par là pour rejeter les deux candidatures « quasi anonymes » qui s’étaient péniblement manifestées pour prétendre diriger le pays. Les sages du CC algérien ont estimé que ni l’ingénieur en mécanique, Hamid Touahri, ni le vétérinaire Abdelhakim Hamadi, n’était apte à remplacer Abdel Aziz Bouteflika, pourtant en fauteuil roulant. Aussi, la présidentielle, tant attendue, a-t-elle été reportée à une date ultérieure. Pour laisser la place à la détermination sans faille de la rue bouillante et bourdonnante. « Jusqu’à la satisfaction de nos revendication. »

Il faut espérer que les Algériens auront beaucoup plus de chance que les Soudanais que l’armée a commencé déjà à massacrer. Forte du double véto soviétique et chinois aux Nations, Unies, à New-York, ainsi que du silence assourdissant de l’Union Africaine, à Addis Abéba. Il faut également souhaiter davantage de chance et de tact aux Guinéens, tout chauvinisme mis à part, pour que la guerre des mandats et celle des egos se limitent au niveau du verbe. C’est encore possible.

DS