L’UFDG a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi, 8 juin à son siège à Commandayah. La Petite Cellule Dalein, absent du Bled la semaine dernière, a retrouvé son fauteuil. Le tripatouillage de la Constitution, le rôle des farces de l’ordre et le processus inachevé des sélections locales, le prési de l’UFDG s’en est donné à cœur joie.

Plus les promoteurs du 3e mandat appuient sur l’accélérateur afin de permettre à leur champion de s’éterniser au pouvoir, plus le ton monte chez les détracteurs de ce projet. Devant ses militants ce samedi, le leader du principal parti de l’opposition a réitéré que ce projet est l’œuvre d’une minorité. D’où la nécessité, selon lui, de continuer la lutte : « Ils n’ont aucun moyen juridique valable de faire sauter ce verrou. Mais comme il a pris le goût du pouvoir, il ne veut pas lâcher. Et le clan qui s’accapare des richesses du pays ne veut pas s’arrêter, pour eux il faut se maintenir au pouvoir par la force. Mais croyez-moi j’ai rarement vu un consensus à la base aussi large que celui de la défense de la Constitution. Aucun Guinéen, aucun partenaire technique et financier, aucun membre de la Communauté internationale, n’en veut. Ne pensez pas que c’est une affaire de l’UFDG, c’est un problème de la Guinée. Ils savent qu’ils n’ont pas raison. On ne doit pas hésiter, il faut qu’on se batte contre l’assassinat programmé de notre jeune démocratie ».

Le chef de pile de l’opposition a appelé les farces de l’ordre à observer la neutralité et à choisir les valeurs républicaines : « Votre mission n’est pas de défendre une dictature, c’est de défendre la république et l’intégrité territoriale. La république, c’est d’abord la Constitution. Vous devez assurer la sécurité des citoyens comme l’ont fait vos collègues de l’Algérie et du Burkina Faso. N’obéissez pas aux ordres de tuer vos concitoyens lors qu’ils veulent défendre la Constitution ».  

Plus d’un an après l’organisation des sélections locales, le processus d’installation des élus locaux peine à se terminer. Les violences enregistrées lors de la mise en place des exécutifs communaux, mais surtout le score peu encourageant du RPG arc-en-ciel ont poussé le pouvoir à mettre les pieds sur l’installation des conseils de district, de quartier et ceux régionaux. « Ce n’est pas une préoccupation » avait martelé récemment la bosse de la majorité pestilentielle à l’hémicycle, Damaron-ron Camara. Pour la Petite Cellule Dalein, c’est Alpha Grimpeur qui s’oppose à la finalisation du processus : « Ce n’est pas une revendication de l’UFDG, c’est une loi. C’est elle qui a prévu que 15 jours après l’installation des maires et de leurs adjoints, les conseils de quartier et de district sont installés. Et cette loi a prévu les modalités. Mais Alpha a fait le bilan, il s’est rendu compte qu’il perd tous les quartiers qu’il contrôle actuellement et que l’UFDG en particulier prend de la force, en contrôlant 78 quartiers sur 128 à Conakry. Il dit avec arrogance que la loi ne sera appliquée. Le Code électoral n’est pas du tout compliqué. Nous sommes dans un pays où la loi n’est appliquée que lorsqu’elle sert les gouvernants. Nous avons le devoir d’exiger l’application des lois de la république. Si la loi n’est pas bonne on la changera, mais en attendant c’est la loi, elle doit être appliquée ».

Yacine Diallo