C’est un phénomène nouveau, arrivé chez nous « à cause de la cupidité des gens. C’est une entreprise très macabre ». On a en Guinée des réseaux spécialistes en recrutement, embarquement et de transport des êtres humains, généralement des jeunes filles de la Guinée vers les pays arabes. Ces trafiquants vendent des illusions aux filles, leur faisant croire qu’une fois là-bas, « elles trouveront du travail bien rémunéré et à gogo ». Les illusions sont telles que les parents des victimes payent eux-mêmes les frais de voyage de leurs filles. « Le pire est qu’une fois arrivées à destination, les filles sont dépossédées de tous leurs documents de voyage. Elles sont employées dans les ménages, restaurants, hôtels. Elles travaillent de 6 heures à 20 heures. Pas de repos, pas de nourriture, pas de soins. Si tu tombes malade, tu te feras chasser ». Pour Aly Touré, ce n’est rien d’autre que du trafic de migrants. 

Un jour, un monsieur est allé se plaindre chez lui des conditions de vie de sa femme au Koweït. C’est lui-même qui payé ses frais de voyage. Il est resté six mois sans nouvelles de sa femme. Pour ce faire, « il a fallu l’accord de celui qui l’a embarqué à Conakry ». Sa femme est tombée malade, son tuteur a refusé de la soigner et de la laisser rentrer en Guinée si son mari ne paye pas 1 500 dollars. « Notre ambassade en Iran qui couvre le Koweït a démarché pour que la femme revienne. Elle est actuellement hospitalisée ». La bonne nouvelle est que les coupables sont arrêtés et seront jugés dans les prochains jours.