Le lundi, 12 février il n’y a pas eu cours au primaire, collège et lycée Kipé. À l’école primaire, même si les 13 enseignants programmés ont répondu présent, les élèves eux ont boudé les cours. Sur 1 136 élèves programmés, seuls 191 se sont présentés. Même cas de figure au collège. 18% des 2 000 élèves qui devaient avoir cours étaient présents, soit 326 collégiens. Et sur les 22 enseignants programmés, seuls 4 ont ignoré l’appel du SLECG. Aboubacar Koumbassa, principal du collège soutient que l’absence des enseignants constitue la principale cause de la non-tenue des cours : « Les enseignants n’ont pas répondu à l’appel des syndicats du FSPE et SLEG version Souleymane Sy Savané. Ils ont préféré rester à la maison. C’est ce qui justifie l’arrêt des cours. En tant que responsable d’école, ça me met très mal à l’aise, parce que d’abord c’est la formation de nos enfants qui doit primer. On ne doit pas les abandonner ». Peu avant notre échange, le principal a reçu un appel du DCE (Directeur communale de l’education) de Ratoma lui ordonnant de faire son possible pour que les membres de l’encadrement soient en classe, mardi. Le Koumbassa, entouré de ses collègues s’est dit surpris de la décision, mais dit qu’il fera de son mieux : « Nous devons tout faire pour que les enseignants reviennent et que les parents d’élèves acceptent de laisser les enfants venir à l’école ».
La grève précédente, les élèves ont perdu trois semaines de cours, si la même situation se répète, ça devient autre chose, s’inquiète Alpha Yaya Diallo, élève : « En tant que candidat au BEPC je suis très inquiet. C’est vrai, le mot d’ordre de grève des syndicalistes vise à améliorer les conditions de travail des enseignants. Mais je demande qu’il y ait entente entre le gouvernement et les syndicalistes pour sauver l’année scolaire ».
Au lycée Kipé, le proviseur Amara Keita ‘’ Balato’’, face aux questions des journaleux, a donné sa langue aux chats. La seule expression sortie dans sa bouche : « Mon école est telle que vous la voyez ». Dans son bureau, Balato s’est contenté de renvoyer les questions aux journaleux qui les posaient : « Vous êtes venu m’inspecter ou m’auditionner ». Dans cet établissement, neuf lycéens seulement étaient venus. N’ayant pas eu écho de la grève, Kémo Traoré élève, pense que les enseignant ne devaient pas s’absenter. Aucun incident n’a été signalé au moment où nous quittions les lieux. Mais, un pick-up de la Gendarmerie était posté à l’entrée principale de ces établissements.