La CANEG, Convention des acteurs non étatiques de Guinée était sur la braise ce 16 février à la maison de la paresse. Histoire de bavarder sur la récurrence de la violence en Guinée, notamment à Conakry, surtout en période pré et post-électorale. Plusieurs coins du bled portent encore les stigmates des violences qui ont éclatées après les sélections communales du 4 février dernier et la tension reste toujours perceptible. C’est le cas notamment sur l’axe Hamdalaye-Kagbelin. D’où cette sortie médiatique de la CANEG pour tirer la sonnette d’alarme : « Il est du devoir de la société civile d’interpeller les pouvoirs publics, de s’adresser aux citoyens, de proposer des pistes de solutions. La situation que nous vivons actuellement nous interpelle. Il y a des dégâts, des blessés, des pertes en vies humaines. Il y’a même la descente de ces réactions violentes dans nos villages » indique Sékou Koureissy Con()dé, président de cette frange de la société civile.

L’ancien manitou de l’(in)sécurité pendant un bon bout de temps sous l’ère Fory Coco a dénoncé vigoureusement la gestion des protestations par les bidasses sur l’Axe : « Le rôle de l’Etat est central, mais le fondement du droit c’est la paix et la justice. Combien de familles sont déjà endeuillées sur l’axe Bambeto-Cosa ? Il y en beaucoup ! Plus de 70 victimes. Nous sommes déjà en guerilla urbaine. Mais ce qui est plus grave dans cette situation c’est l’indifférence. Nous sommes indifférents à ce phénomène ». Selon lui, le dispositif mis en place par les flics a échoué : « La principale mission des forces de sécurité est devenue le maintien d’ordre sur l’axe Bambeto-Cosa. Je demande au gouvernement de stopper cette situation. Cela ne suffit pas, il faut absolument modifier le dispositif dans cette partie de la Guinée que nous considérons malheureusement comme un espace de violence. Ce qui se passe à Ratoma se répète depuis 10 ans, l’Etat doit prendre ses responsabilités parce que c’est un échec ».

Pour changer la donne, la CANEG propose deux pistes de solution : Une justice rassurante, efficace et équitable et de nouvelles méthodes d’intervention des forces de l’ordre pour éviter les pertes en vies humaines constamment signalées.

Outre ces violences, le secteur de l’éducation est paralysé depuis le 12 février par une crève enclenchée par Soumah le ‘’rebelle’’ et ses collègues. Cette faction dissidente du SLECG réclame de meilleures conditions de vie et travail pour les bouffes-la-craie. Mais le goubernement se refuse encore à toute négociation. Pour arrêter cette pagaille, Koureissy invite les parties concernées à régler d’abord la crise qui couve au sein du SLECG : « Notre vocation c’est la facilitation et la consolidation de la paix. Nous demandons au gouvernement de s’intéresser à la crise interne au niveau du SLECG. Quand on réglera cette crise on trouvera des explications au comportement de Monsieur Aboubacar Soumah, mais aussi à celui du camp de Souleymane Sy Savané ».