Parti dire au revoir à ses camarades, Boubacar Diallo ne reviendra pas. Aboubacry Sidighy Diallo est son nom de baptême. Âgé de 32 ans, il a été tué d’une balle dans la poitrine, à Dar-es-Salam, ce lundi 26 février. Ainé de la famille, il venait de rentrer d’une aventure qui l’avait conduit jusqu’au Cameroun de Paul Biya, suite au décès de son papa. Célibataire, le défunt habitait Hamdallaye-Prince et devait voyager le soir de ce lundi pour Gongorè (Pita), en vue de préparer son mariage, nous apprend son jeune frère, Alassane Diallo.
Le matin de ce lundi, il lavé ses habits, ses chaussures. « Quand il a mangé, il est sorti. Maman a demandé où il va, il a répondu : dire au revoir à ses amis, à Dar-es-salam. Ce qu’il a fait. Arrivé là-bas, lui et ses amis se sont mis à échanger. A un moment, il s’est levé pour chercher de l’eau à boire. Il était en train de boire quand on lui a tiré dessus. Les gendarmes étaient stationnés au niveau du petit pont où se garent les taxis-motards. Vous savez qu’il y a une ruelle qui traverse le quartier, il était dans le quartier, en train de traverser cette ruelle, quand le gendarme a tiré. Il est mort sur la route de l’hôpital ».
Alassane souffre le martyre. Il apprit la mort de son frère ainé à travers Facebook. « J’étais dans la cour d’un voisin quand un ami est venu me montrer son téléphone que les gendarme ont tué Samdji, c’est le surnom de mon frère. Je suis revenu en famille et je trouve que tout le monde pleure. On s’est rendu Donka. Là, le médecin m’a laissé voir le corps. J’ai vu que c’était bien mon frère. J’ai dit : Inna lillah wa inna lilayhi razioune ! lisez : Nous appartenons à Allah, et à Lui nous retournons »
Ils l’ont tué, sans raison, dit Alassane. « Il n’était pas sur la route, on ne dira pas que c’était un manifestant ou un passant, il était dans le quartier. Celui qui l’a tué l’a fait expressément ».
Un blessé grave
Mamadou Oury Diallo, un autre jeune âgé de 20 ans, est actuellement hospitalisé à l’hosto Donka pour de graves blessures sur la face. Il aurait été poignardé par des gendarmes dans sa cour au quartier Dar-Es-Salam, lundi 26 février 2018. Il aurait été poignardé par un gendarme, alors que Oury était à table.