Sur la toile, des Facebookers ont distillé la funeste nouvelle, selon laquelle le corps de l’octagénaire Elhadj Doura Bindy a été retrouvé dans une fosse entre Fria et Manfereinya. Comment croire à une telle information, alors qu’elle ne vient pas des autorités ? Et pourquoi ne pas croire, cela fait plusieurs semaines qu’ils ne sont plus en contact avec ses ravisseurs ? Encore que des médias ont repris la funeste nouvelle sans la vérifier auprès de la famille, ni des autorités. L’effroyable rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre et la famille de l’otage est terrassée. Thierno Ousmane Diallo, fils du disparu, fustige : « Vous êtes en train de donner raison au président Alpha Condé, qui dit qu’il n’y a pas de journalistes en Guinée, que vous n’êtes pas professionnels ».
Même qu’il y a quelques jours, les Grandes gueules qui avaient annoncé l’arrestation d’un certain “El Hadj”, cerveau présumé du kidnapping de vieux au grand dam de la famille. Cet El Hadj, né dans « notre quartier a été arrêté en Guinée-Bissau et l’extradition pose problème. Ça prend du temps, Bissau est un pays lusophone. Donc cette annonce peut faire fuir ses complices. Il faut que les journalistes sachent quelle information diffuser à cette phase de l’enquête. Chacun veut informer le plus vite et cela nous cause des dommages. Il faut que ces journalistes arrêtent ».
Jusqu’à preuve du contraire, Ousmane Diallo et toute la famille continuent de croire que son papa vit encore. « Officiellement, nous ne sommes pas informés. Et nous continuons de croire que notre papa va bien. A défaut, que des analyses disent que c’est lui. D’ici là, on a ni l’information officielle, ni corps, ni rien. C’est sur la toile que les gens sont en train de dire qu’on a retrouvé son corps ».
Après cette funeste annonce, le GOHA, Groupe (dés)organisé des hommes d’affaires, a pondu un communiqué pour pleurer la mort d’un des siens, et annoncé dans la foulée une journée sans commerce le 7 mai, sur l’ensemble du trottoir.
Du côté des autorités, police et gendarmerie notamment, c’est silence et rideau. L’on a en mémoire, la disparition du confrère Chérif Diallo, encore non élucidée. Après plusieurs semaines, les enquêteurs avaient brandi un corps et ont conclu qu’il était Chérif. Sans aucune analyse. Le pire est à craindre pour El Hadj Doura.