Alors que ses avocats espéraient un début de procès ce jeudi 7 juin, Aboubacar Sidiki Mara devra encore prolonger son séjour à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie, du moins jusqu’au 21 juin prochain. Le parquet en a décidé ainsi. Accusé de présomption grave d’attroupements dans les extensions d’une société minière à Boké, le secrétaire gênant adjoint de l’UGTG, dont l’ordonnance de mise en liberté provisoire a été plusieurs fois bloquée par le parquet, s’était tourné vers la basse-cour suprême. Cette dernière a renvoyé les parties devant le TPI de Dixinn pour un procès. Maitre Zézé Guilavogui, un des avocats du syndicaleux pointe une complicité entre le parquet et le prési Alpha Grimpeur : « C’est juste une stratégie pour continuer à le garder en prison. C’est la preuve la plus absolue que le parquet s’est coalisé avec le chef de l’Etat pour faire souffrir un innocent. C’est dommage ! A ce niveau on n’a aucun moyen de contester la décision. Il dit qu’il a appliqué la loi. Mais je dis tout ça sous réserve de la lecture de cette loi qu’il a invoquée ».
Cette affaire traine depuis maintenant un mois, et ce nouveau renvoi aurait fait mal au syndicaleux et à ses avocats. Maitre Zézé Guilavogui explique que le dossier évolue désormais selon les grés des chefs : « Notre client se porte mal. Il n’y a aucun doute, même s’il était en bonne santé. Mais quand dans un dossier, tu sens qu’on ne préjuge pas en fonction de la loi mais en fonction des humeurs, ça donne de la maladie tout de suite. On est forcément malade quand on est victime de telles situations. Nous sommes vraiment déçus. On ne peut pas priver la liberté à un citoyen parce que le chef de l’Etat le veut ».
Aboubacar Sidiki Mara a été mis aux arrêts, le 6 mai dernier par des flics sur ordre du préfet de Boké, alors qu’il était en mission syndicale. Avant d’être transféré manu-militari à Conakry. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Cona-cris.