Depuis le 8 juin, près de 100 greffiers sur les 140 que compte la Guinée ont décidé d’aller en grève. Ils protestent contre la non-application de leur statut particulier. Issa Camara, greffier à la Cour d’appel de Cona-cris a appelé, de son propre chef, le prési de l’Association des magistrats, Eric Thiam à intervenir, pour que « « vieux » et « jeunes » greffiers se mettent ensemble pour mener la revendication au succès escompté ».
Le messie, Éric va s’y mettre. Le 2 juin, il convoque les protagonistes et écoute chacune des parties. Le 5 mai, Eric livre son verdict. Malgré la divergence, il relève pourtant des convergences sur quatre points : réclamation du paiement des indemnités, mise en place de la commission administrative paritaire (genre conseil de discipline), programmation de la formation continue, reclassement de l’ensemble des greffiers dans la hiérarchie A.
Le médiateur a noté que « le corps des greffiers est profondément et inutilement divisé entre « Jeunes » et « Vieux ». Une telle division nuirait aux intérêts du corps. Les causes sont dues à un déficit d’information résultant du manque de dialogue à travers les réunions et assemblées générales de l’Association des greffiers dont il a demandé de nettoyer le statut et règlements.
Cependant, vieux et jeunes ne s’entendent toujours pas sur 3 poings. D’abord les montants des primes. Les jeunes proposent, selon les catégories de greffiers, 10 millions, 9 millions 500 mille et 5 millions 300 mille. Qui est fou ? Sur ce point, le messie rétorque : « Ces montants sont exagérés du moment que la somme totale des indemnités du premier président de la Cour suprême, fonction suprême de la hiérarchie judiciaire, n’atteint pas ce pic pour l’instant ». Ensuite, la démarche des jeunes. Selon le prési de l’Association des greffiers (déserté par les jeunes, NDLR) il fallait écrire les points d’accords et les points de divergence à mettre sur la table de négociation. Et du moment que le ministre a reconnu le bien-fondé des revendications et expliqué les causes du blocage à l’adoption d’un arrêté conjoint, il était judicieux de suspendre la grève, mettre sur pied un comité de suivi pour élaborer un avant-projet d’Arrêté conjoint fixant le montant des indemnités, arrêté sans lequel il n’y a pas de droit à paiement d’indemnités. Enfin, la rupture du dialogue avec le ministre Cheikh Sako. Lors de la rencontre, le 7 juin, celui-ci a dit que ses services travaillent sur les points de revendication, mais que les propositions doivent être raisonnables et faisables, étant entendu qu’il n’est ni l’unique décideur, ni l’unique signataire d’un arrêté conjoint à incidence financière, qui doit être accepté des autres signataires, avant d’être débattu en conseil interministériel.
Les montants qu’il a vus sont exagérés et les délais de réalisations trop courts. Dans ce cas, répliquent les ‘’jeunes’’, signer un protocole d’accord qui donne la date du début de payement des primes. Le Ministre déclare que ce protocole est un chantage auquel il ne va pas céder. L’attitude des dissidents voile l’article 431.3 du code du travail. La grève est déjà en cours, le messie Eric, lui, n’a pas pu traverser le Nil comme Moïse. Sa médiation entre vieux et jeunes a mordu de la poussière. Faudra se tourner vers Sékhoutouréyah, peut-être que la solution pourrait venir de là. Demandez son avis à Aboubacar Soumah « le rebelle ».