Après la décision de Bouréma Condé d’interdire toute manifestation sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre, les membres de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) ont animé une conférence de presse pour fustiger cette violation de la Constitution. Ils l’ont fait savoir ce lundi 06 août dans une déclaration à la maison de la presse.
Mamadou Malal Diallo, vice président par intérim de l’OGDH déclame : « Cette interdiction générale, qu’elle soit écrite ou verbale, par des discours ou par médias interposés, constitue une violation grave d’un droit reconnu par la constitution guinéenne du 7 mai 2010, en son article 10. Elle constitue également une violation manifeste des conventions internationales auxquelles la Guinée est partie, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 et la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981. L’organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’homme et du citoyen, déplore et condamne fermement cette interdiction systématique et générale du droit de manifester »
Après les marches avortées des Farces sociales et des syndicaleux, le 23 juillet dernier, plusieurs manifestants ou leaders syndicaux seraient tombés malades. Par l’effet du gaz lacrymogène utilisé par les flics ? L’OGDH est sans équivoque : « Il y a eu un usage disproportionné de la force lors des manifestations du 23 juillet 2018, tant à l’égard des forces sociales de Guinée que du mouvement syndical guinéen. A ce jour, un nombre important de manifestants sont alités suite à l’usage excessif de gaz toxiques » explique Malal Diallo.
Par ailleurs, l’OGDH invite le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour garantir aux citoyens la jouissance du droit constitutionnel de manifester. Elle rappelle également que la liberté de manifester est un droit qui se situe au cœur du processus démocratique que le peuple de Guinée est en train de construire.
L’OGDH affiche une nouvelle fois son soutien aux ‘’Farces sociales’’ de Guinée et au mouvement syndical dans la lutte contre la hausse du prix du car-brûlant.
Marguerite Mara