Après des semaines de tergiversation, Ahmed Fofana alias Cheick Affan était attendu au tribunal de première instance de Mafanco ce lundi 26 novembre. Ce « prédicateur » est trimballé devant les juges par la Cellule Balai Citoyen pour incitation à la violence ethnique, régionaliste et injures publiques. A peine ouvert, le procès a été renvoyé. Pourtant les protagonistes étaient présents : Sékou Koundouno pour le Balai Citoyen et Cheick Affan et ses avocats, accompagnés d’une cinquantaine de personnes venues lui prêter main forte. Après vérification de l’identité du prévenu, la question de la légitimité de la plainte du Balai Citoyen s’est posée. Et après concertation avec les avocats des deux parties le juge Amadou Kindy Bah a décidé de renvoyer l’affaire au 3 décembre prochain. Le temps pour le Balai Citoyen de fournir les documents attestant la légalité de son existence : « La DPJ a estimé que les accusations tenaient, il (Cheick Affan) a été entendu sur procès verbal. Il y a eu une phase de contradiction. Ce soir ou au plus tard demain, toute la documentation sera fournie au magistrat en charge du dossier. Il n’y a pas matière à polémiquer » indique l’administrateur général du Balai Citoyen.
Le report n’a pas été du goût des disciples du Cheick Affan. Plusieurs d’entre eux ont crié au scandale et fustigé le « manque de sérieux » qui caractériserait l’affaire. Dans un brouhaha total, un sexagénaire s’adresse au juge : « Monsieur le président, il faut que vous nous disiez les motifs de ce renvoi. Il (Sékou Koundouno) ne peut pas porter plainte contre notre parent alors qu’il n’a même pas de documents. Nous n’avons pas d’argent pour revenir un autre jour. Il faut que l’affaire soit jugée aujourd’hui ». Ils ont également injurié Sékou Koundouno, avant d’être calmés par les avocats de Cheick Affan. Mais le patron du Balai Citoyen se dit imperturbable : « Ce ne sont pas les agissements d’une communauté ou d’un groupuscule de personnes qui vont nous intimider. Je reste ferme, quiconque badine avec la loi nous verra sur son chemin. Ces mobilisations m’importent peu puisque force reste à la loi ».
A la sortie de l’audience ni les avocats de la défense ni ceux de la partie civile n’ont voulu réagir. Ils préfèrent tous attendre l’ouverture effective des débats.