Les travaux de la session budgétaire 2019 ont pris fin ce lundi 31 décembre à l’Assemblée nationale. Pour ce qui constitue en principe la dernière session de cette législature, les dépités ont passé en revue les budgets alloués aux différents départements ministériels pour l’année 2019, ratifié quelques accords et conventions. Les patrons des institutions républicaines, les représentants des institutions diplomatiques et consulaires, le Premier ministre et quelques membres du gouvernement ont assisté à la cérémonie de clôture.
Selon Claude Kory Kondiano, président de l’Assemblée nationale, l’élaboration du budget 2019 a été influencée par un certain nombre de préoccupations : « Le respect des engagements pris par l’Etat au titre du programme d’ajustement économique et financier qui lie le pays aux partenaires techniques et financiers. Le budget que nous avons pour l’exercice 2019 s’équilibre en dépenses et en recettes à la somme de 22 113 378 217 000 francs guinéens contre 19 190 550 000 000 pour l’exercice 2018, soit une augmentation de 16,27%. Avec ce budget, le gouvernement mise sur des objectifs tels que le maintien de l’inflation à 8%, celui du niveau des réserves de change à trois mois d’importation, la maîtrise du taux de change du franc guinéen par rapport au dollars à 9250 francs, le maintien d’un niveau d’endettement qui ne dépasse pas 45 % du PIB, limiter le déficit du budget à 2, 4 %, atteindre un taux de croissance de 5,9 % ».
Dans un discours qui sonne comme un adieu, Kory Kondiano a également le travail que son « institution a effectué » pendant cette législature : « Nous avons réussi à adopter six lois organiques, à l’unanimité. 240 autres textes adoptés durant le quinquennat, malgré la forte opposition. 50 textes concernent des accords de financement qui s’élèvent à plus de trois milliards de dollars US. C’est donc dire que l’Assemblée n’a jamais souffert de blocage, au contraire elle a réalisé un véritable exploit. J’ai donc éprouvé un réel plaisir à travailler avec cette équipe ».
Fodé Oussou demande des élections
Alors que le mandat des députés est arrivé à terme, le scénario de la tenue des élections législatives est loin de se dessiner. Mais pour Fodé Oussou Fofana, le pouvoir n’a d’autres choix que de passer par la case élection : « Il faut que ce gouvernement apprenne à mieux gérer ce pays. Nous avons un Etat qui nous envoyait des projets de convention à la dernière minute, puisqu’ils savent qu’ils ont une majorité simple. Nous avons toujours dit que nous ne sommes pas d’accords avec cette façon de gouverner. Ce que nous demandons au gouvernement c’est d’organiser des élections dans les trois prochains mois. En tout cas à partir d’aujourd’hui notre mandat est terminé, la prochaine assemblée doit entrer en fonction le 5 avril prochain ».
Des protestations contre la loi sur la polygamie
L’adoption du Code civil le 29 décembre a du mal à passer chez certaines femmes, notamment la loi sur la polygamie. Dans ce code, les députés donnent la latitude au couple de choisir le régime (monogamique ou polygamique) qui lui conviendra. Ce matin, un groupe de femmes constituant le collectif ‘’Pas sans elles’’ a fait irruption dans l’hémicycle pour protester contre cette disposition. Elles ont distribué un mémorandum, avant d’interpeller le Premier ministre sur la question. « Rassurez-vous le président a dit qu’il ne signera pas » déclare Kassory Fofana. Mais avant, plusieurs députés de la mouvance et de l’opposition avaient en vain tenté de justifier le vote de cette loi.
Yacine Diallo