Transparency international a publié son rapport annuel 2018, sur l’indice de perception de la corruption dans le monde. L’IPC, Indice de perception de la corruption qui classe 180 pays et territoires en fonction du degré perçu de corruption du secteur public selon les experts et hommes d’affaires, utilise une échelle allant de zéro à 100, zéro étant hautement corrompu et 100 très propre. Plus des deux tiers des pays ont un score inférieur à 50 dans l’IPC de cette année, avec un score moyen de seulement 43. À quelques exceptions près, les données montrent que, malgré certains progrès, la plupart des pays ne parviennent pas à lutter efficacement contre la corruption. En tête de liste des pays les plus intègres au monde, le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec des scores respectifs de 88 et 87. Suivi de la Finlande, Singapour et la Suède avec 85 points chacun. Au bas du tableau, la Somalie, la Syrie, le Soudan du Sud, le Yémen et la Corée du Nord avec des scores de 10, 13 et 13, et 14, 14, respectivement. À quelques exceptions près, les données montrent que malgré certains progrès, la plupart des pays ne parviennent pas à lutter efficacement contre la corruption. Au cours des sept dernières années, seuls 20 pays, dont l’Estonie, le Sénégal, la Guyane et la Côte d’Ivoire, ont sensiblement amélioré leur score. Et 16 autres pays, dont l’Australie, le Chili, Malte, la Hongrie et la Turquie, ont vu leur score baisser.
Notre bled la Guinée est aussi parmi les lanternes rouges. Avec 28 points sur 100, la Guinée occupe la 138ème place mondiale sur 180. Depuis 2015, la Guinée remonte au classement petit à petit. De 25 sur 100 en 2015, la Guinée a obtenu 27 en 2016 et 2017, puis 28 en 2018. C’est très peu suffisant. En Afrique de l’Ouest, la Guinée fait partie des derniers classés, le seul pays qui fait pire est la Guinée Bissau avec 16 points sur 100, pointe à la 171è place. En Afrique, les pays les moins corrompus sont les Seychelles (28e mondiale, avec un score de 66 sur 100), le Botswana (34e), le Cap-Vert (45e), le Rwanda, placé (48e) mondiale.
Corruption et démocratie
Selon Transparancy international, l’Indice de perception de la corruption de cette année révèle que l’incapacité persistante de la plupart des pays à lutter efficacement contre la corruption contribue à affaiblir la démocratie dans le monde. « La corruption s’en prend à la démocratie pour créer un cercle vicieux, où la corruption mine les institutions démocratiques et, par conséquent, les institutions faibles sont moins en mesure de contrôler la corruption », a fustigé Patricia Moreira, directrice générale Transparency International. En parlant de démocratie, l’indice a évalué élections libre et équitable, institutions fortes et indépendantes, droits politiques et droits de manifester, droits civils. Il n’y a aucune démocratie qui obtient un score inférieur à 50 sur l’IPC. De même, très peu de pays ayant des caractéristiques autocratiques obtiennent un score supérieur à 50. Pour lutter contre la corruption et sauver la démocratie, Transparency International recommande de renforcer les institutions et préserver les freins et contrepoids ; combler l’écart de mise en œuvre entre la législation et la pratique de la lutte contre la corruption et l’application de la loi ; donner aux citoyens les moyens d’agir et de demander des comptes au gouvernement, protéger les journalistes pour ne pas qu’ils aient à répondre de leurs actes pour avoir révélé la corruption.