Après le Sénégal l’an passé, la Guinée a abrité, ce lundi au Palais du peuple, la seconde édition des journées de l’OMVS pour célébrer l’organisation, partager ses réalisations et ses projets, honorer ses acteurs, ses partenaires. Le Haut-commissaire de l’OMVS, Ahmed Diane Séméga, a souligné que « la gestion de l’eau à l’échelle du bassin n’est pas initiée généralement en Afrique pour la première fois. Mais, c’est plutôt en Europe, en France où il y a six agences du bassin. Le long des fleuves, c’est la seule expérience, le domaine dans lequel l’Afrique se classe première, c’est vraiment l’expérience acquise à l’échelle de l’OMVS, l’OMVG. C’est une institution qui est créée et qui gère l’ensemble du bassin fluvial, de sa source jusqu’à son embouchure, au compte des Etats membres. C’est une première ». Il a rappelé que depuis la création de l’organisation il y a 47 ans, l’OMVS a enregistré des progrès considérables, notamment le barrage de Manantali, le barrage de Diama, et la ligne électrique qui relie les trois autres pays. L’expérience qu’il faut surtout retenir, dit-il, c’est le statut d’ouvrage commun. « L’ouvrage se trouvera sur le territoire d’un autre pays, mais il est la propriété des quatre pays riverains. C’est une expérience inédite et c’est extrêmement important dans l’intégration africaine ».
Cheick Taliby Sylla, président du conseil des ministres de l’OMVS, ministre Guinéen de l’Energie et de l’hydraulique, soutient que l’OMVS est une illustration remarquable de la lucidité des fondateurs. « L’édifice institutionnel est solide et a prouvé son efficacité pour atteindre les résultats remarquables que nous connaissons aujourd’hui. Ce 47ème anniversaire constitue une courte période comparée à la durée de l’évolution historique de nos peuples, fruit d’un effort constant. Mais, cette période relativement courte est riche de succès. Ses acquis nous incitent à la célébration, à la réflexion et aussi à la poursuite résolue de nos efforts pour l’avenir ».
Moundjour Chérif, représentant le gouvernorat de Conakry s’est réjoui du fait que la Guinée soit concernée. « Dénommée autre fois Rivières du Sud en raison du nombre de fleuves et de cours d’eaux qui l’arrosent, oui, c’est bien la Guinée, château d’eau de l’Afrique Occidentale. A la vérité, l’histoire est têtue et nulle ne saurait la taire. C’est pourquoi aujourd’hui, qui parle de l’Organisation pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (l’OMVS), parlera pour rappel de l’Organisation des Etats Riverains du Fleuve Sénégal (OERS) ».
Le ministre de la Santé, Edouard Niankoy Lamah, représentant le PM a rappelé que le Projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et du Développement (PGIRE), un projet sous régionale des quatre pays riverains du fleuve a abouti à des réalisations prépondérantes dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de la lutte contre les maladies hydriques dans les zones d’intervention du projet.
L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) est une organisation intergouvernementale de développement créée le 11 mars 1972 à Nouakchott par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, en vue de gérer le bassin versant du fleuve Sénégal, bassin qui s’étend sur une surface de 289 000 km2. La Guinée a rejoint l’organisation en 2006.