Fin avril, c’est le délai donné aux 43 enfants dont sept filles déshérités qui occupent le domicile d’un particulier au quartier Bambéto. Ce, par le biais d’Ibrahima Saikou Diallo alias CIA agency, fondateur de l’ONG des enfants déshérités de Guinée. Selon lui, certains d’entre eux sont des rescapés de la guerre du Libéria et de la Sierra Leone. D’autres étaient à Conakry mais sans domicile fixe. Ils passaient tout leur temps dans la rue pour se livrer à des actes de délinquance avant d’être récupérés et affectés par Saikou dans différents corps de métiers (tapisserie, menuiserie, soudure…). Vouloir mettre ces enfants sans abri dehors, c’est sacrifier leur avenir. Mais Ibrahima Saikou dit qu’il n’a pas le choix. « Ce centre ne m’appartient pas. Nous l’avons pris en location auprès d’un vieux qui est aujourd’hui décédé. Avant son décès, il avait partagé la cour entre ses enfants. Maintenant, l’un d’eux veut venir s’installer ici. Depuis près de six mois, je suis en train de chercher un local où transférer les enfants. Mais, je n’arrive pas à avoir un nouvel abri. Et comme le propriétaire a décidé coute que coute de revenir chez lui, je ne peux pas l’empêcher car c’est chez lui. Il faut obligatoirement que je quitte. Nous sommes allés chez le chef du quartier, on m’a fait signer un engagement pour quitter le lieu d’ici fin avril ».
Cinq cent mille francs guinéens, c’est le montant que Saikou débourse chaque mois pour le loyer. Selon ses dires, ce n’est nullement le non acquittement de ce montant qui occasionne son départ. « C’est un mécanicien qui a son garage chez quelqu’un d’autre. Il veut le délocaliser pour ici ». Depuis cette annonce, CIA se retrouve dans la détresse soutient-il. Et jusqu’à présent, aucune bonne volonté ne s’est encore manifestée pour l’aider à trouver un local. Son seul souci aujourd’hui, c’est de voir ses efforts de plusieurs années anéantis. Or si rien n’est fait, ces enfants risquent de se retourner de nouveau dans la rue. D’où ce cri de cœur. « D’abord, je m’adresse au Président de la République, puisque c’est lui le père de la nation, au Premier ministre et au gouverneur de la ville de Conakry et à toutes les bonnes volontés de nous venir en aide. Depuis que j’ai commencé à récupérer les tout-petits pour les intégrer dans les différents corps de métier, ils ne s’arrêtent pas au rond-point Bambéto pour faire le rabattage. Si je n’arrive pas à trouver un nouveau local, ces enfants risquent de retourner dans la rue. Chose que je ne souhaite pas ». Pour le fondateur de l’ONG, peu importe la nature de l’aide à apporter aux enfants déshérités de guinée. Elle va du local aux domaines à construire, car selon lui, ses partenaires lui ont dit que s’il en trouve, ils sont prêts à financer. Mieux, ils se disent prêts à construire une école afin de favoriser la scolarisation des enfants déshérités. Comme le disait l’autre, ouvrir une école, c’est fermer des prisons. Désormais la balle est dans le camp des autorités.
Par ailleurs, Ibrahima Saikou Diallo nous a indiqué que l’ONG n’est pas en manque de vivres. Cela, à cause de l’assistance sociale dont les enfants bénéficient des ONG humanitaires et des bonnes volontés. La dernière en date remonte au 8 mars dernier quand des femmes militaires leur ont apporté treize sacs de riz, un sac de sucre et un carton de tomate entre autres.
Lébéré Baldé