Le 2 juin, Le Mouvement Justice pour Amadou a appelé à une semaine de deuil au cours de laquelle les étudiants devaient rester à la maison. Les cours devaient, à priori, reprendre ce 10 juin Mais à l’université de Hafia, tel n’a pas été le cas. Les étudiants ont investi la rue pour réclamer justice en faveur de leur camarade, tué par les farces de l’ordre le 31 mai dernier sur le campus. La marche est partie du siège de la sous-préfecture de Hafia à une place publique de la localité : « Justice pour Amadou ! Plus jamais ça à Hafia ! » scandaient-ils. Sur les banderoles, on pouvait lire : « Amadou Baldé, que son âme repose en paix, amen ! Je suis Amadou Baldé, que justice soit faite, car il méritait une vie ; nous ne voulons plus du sang ! »

Adama Condé, le porte-parole résume: « Nous avons marché pacifiquement et nous avons terminé pacifiquement. Ils sont en train de mentir pour dire qu’on a commencé la manifestation par la violence et on a tué notre ami, c’est faux. Nous allons leur montrer que c’est faux. Nous allons leur montrer que nous sommes plus véridiques qu’eux. Nous avons marché pacifiquement et le monde entier saura que nous avons marché pacifiquement. Nous ne sommes pas violents, à bas la violence ! » Et de préciser : « Aujourd’hui, il se dit partout que les étudiants sont divisés mais nous ne sommes pas divisés. Voilà les étudiants qui suivent la vérité ici. Les prétendues négociations qui auraient eu lieu au nom des étudiants ne sont que des mensonges. Nous, on ne suit pas le combat-là dans le mensonge. Nous suivons la vérité. On ne va pas vendre l’âme de notre ami, on ne va pas profiter de cette situation pour se faire de l’argent. Non à la violence ! A bas le recteur ! Nous ne voulons plus du recteur, nous voulons son départ. »

    Yaya Doumbouya