A l’occasion de la 55e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) début juillet à Abuja, les différents chefs de l’Etat ont décidé de la mise en place à partir de 2020 d’une nouvelle monnaie « l’Eco » dans l’espace ouest-africain. Ils espèrent ainsi remplacer le Franc CFA de la zone UEMOA et les monnaies nationales dans les 7 autres pays. Un certain nombre de mesures auraient déjà été prises notamment la fixation du cadre de politique monétaire, le ciblage de l’inflation, le régime de change flexible et la mise en place d’une Banque centrale fédérale.
Mais dans certains pays, les spéculations sur la faisabilité de ce projet vont bon train. C’est notamment le cas en Guinée où les populations ont du mal à imaginer l’Eco remplacer le franc guinéen en à peine un an. Mais pour le gouverneur de la Banque Centrale, Louncény Nabé, la Guinée respecte la plupart des critères édictés : « Nous avons 6 critères de convergences. Quatre critères de premier rang et deux de second rang. Les critères de premier rang, c’est le déficit budgétaire en pourcentage du PIB qui ne doit dépasser les 3%, le financement du budget de l’Etat par la Banque centrale qui ne doit pas dépasser les 10% des recettes connues des années précédentes, L’inflation qui doit être inférieure à 10% et les réserves brutes de change qui doivent être à 3 mois d’importation. Du point de vue de critères de convergence nous n’avons aucun problème en ce qui concerne le financement de l’Etat par la Banque centrale ».
Ce qui pourrait embêter la Guinée selon le gouverneur, c’est ce sont ses engagements avec le Font monétaire international : « C’est dans le cadre du programme avec le FMI qui est un engagement de l’Etat que nous devons fournir de l’effort d’ici la fin de l’année, peut-être même d’ici la fin du mois de septembre. Tous les critères sont atteints sauf celui de réserves brutes en mois d’importation ». Les deux autres critères auxquels les différents pays de la CEDEAO doivent respecter avant d’adopter l’Eco comme monnaie : La dette publique qui ne doit pas dépasser 70% du PIB et la variation du taux de change nominal d’une année sur l’autre qui doit être plus ou moins à 10%.
Yacine Diallo