En cette première journée de «résistance active» initiée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), plusieurs activités ont été paralysées en banlieue de Conakry, notamment à Cosa et à Matoto. A Cosa, la circulation était globalement paralysée. Toutefois, quelques taxis assuraient la liaison entre Cosa et la Tannerie, sur la transversale 3. Sur le tronçon Bambéto-Cosa-Enco 5, seuls les pick-up de police et les mototaxis roulaient. Les écoles publiques et privées, les pharmacies, les stations-services, les banques, les échoppes, sont restés fermées. Mais les marchés de condiments sont restés ouverts aux femmes qui y affluaient en petits groupes. Des étalagistes étaient également visibles au bord de la route menant à la Tannerie. Au carrefour, trois pick-up et un camion de la police, un autre pick-up de la gendarmerie étaient aux aguets. Un convoi de cinq véhicules de la police patrouillait dans les parages, à toute allure. Aux environs de midi, un jeune a été arrêté, une moto saisie, après une légère collision entre deux motocyclistes, devant le Point d’appui (PA). Sur la route qui mène à Petit-Simbaya, un échange de jet de pierres contre du lacrymogène a tourné court. Les routes menant à Petit-Simbaya et à Contéya ont été barricadées par des jeunes, enflammant des pneus. Mais les forces de l’ordre ont débarqué pour éteindre le feu et dégager la chaussée. Les manifestants, armés de pierres et de gourdins, se retranchés dans les quartiers. Des échauffourées y avaient éclaté hier et s’étaient poursuivies jusqu’au petit matin. Selon un témoin, aucune interpellation n’a été signalée.
Atmosphère morose à Matoto
Sur l’autoroute Fidel Castro, la circulation était morose. Les bus (Sotragui), les minibus et les taxis y roulaient avec peu de passagers à bord. Aux marchés de la Tannerie et de Matoto, où étaient présentes les forces de l’ordre en nombre réduit, l’activité a tourné au ralenti. Les citoyens ont vaqué à leur occupation et ont semblé moins intéressés par le mot d’ordre du Front national pour la défense de la Constitution. « C’est purement politique », fustige un commerçant au Grand-marché de Matoto. Là également, boutiques et magasins sont restés fermés, quelques banques, stations-service et pharmacies ont fourni le service minimum. Les marchands ambulants, les étalagistes et les vendeuses de condiments étaient pour leur part présents.
Peu d’échoppes ont ouvert. A l’intérieur du marché, tout est reste fermé. Des commerçants se tenaient devant leurs boutiques ou magasins fermés pour éviter à leurs commerces d’éventuels pillages. « On a peur des manifestations, parce qu’elles peuvent dégénérer en violences. On n’est pas politiciens, on n’est pas membres du FNDC. Nous sommes justes là pour protéger nos boutiques, sinon les bandits ou les manifestants peuvent s’en prendre à nos négoces », justifie Abbas Diallo, entouré de ses amis, à l’entrée principale du marché.
Yaya Doumbouya