Depuis, les hommages à cette jeune fille de 25 ans, célibataire sans enfant, pleuvent de partout. C’est en 2008, suite à un test pour le recrutement au sein des forces armées guinéennes, qu’elle est admise à faire partie de la gendarmerie nationale. Après sa formation militaire et professionnelle à l’Ecole de Gendarmerie de Kaléah (Forécariah), elle a été affectée à la brigade spéciale de la gendarmerie des transports aériens de Conakry. En 2010, Micheline passe son certificat d’aptitude professionnelle. Elle est mutée à la gendarmerie régionale de Conakry. Pour son perfectionnement, elle a suivi un stage de formation de Secrétaire informaticienne à l’Ecole de Gendarmerie de Sonfonia où elle a terminé deuxième de sa promotion en 2013, avec le diplôme d’assistante de direction. Mise peu après à la disposition du bataillon Gangan, dédié aux opérations de maintien de la paix au Mali. Adjudant Micheline Lamah a passé plusieurs mois de formation au camp du Bataillon Spécial de Commando en Attente de Samoréah à Kindia. Elle a été retenue pour le Nord Mali. Elle a accompli son devoir militaire 7ans 2 mois et 11 jours de service actif. A la direction des ressources humaines de la gendarmerie, on parle d’une fille exemplaire et disciplinée. «Elle appelait ses camarades de promotion maman et papa en signe de respect. Cette bonne conduite sociale et professionnelle lui a valu la confiance des ses chefs hiérarchiques et l’admiration de ses collaborateurs.» Le patron de la mission de l’Onu au Mali a rendu un hommage particulier à cette guerrière de la paix. « Pour la toute première fois, nous déplorons la perte d’une sœur, ajoutant encore de l’ignominie à la barbarie de l’attentat. Deux autres femmes de rang comptent également parmi les blessés. Ces sacrifices renforcent encore notre détermination dans la quête d’une paix définitive dans ce pays. » Dit Mahamat Saleh Annadif. L’adjudant Micheline Lamah a été décorée à titre posthume par l’ONU, le Mali et la Guinée.
Asmaou Barry