Au compte de la partie civile, Amadou Bah a été entendu en premier. Amadou dit avoir été témoins d’une rencontre entre Nouhou et Hafsa, le 23 juillet, à Koloma. Ce jour, le plaignant a donné un registre à Dame Hafsa qu’elle devait signer, reconnaissant la dette qu’elle doit rembourser à Nouhou. Après cette signature, le créancier a demandé quand est ce qu’il va recouvrer le reste ? Hafsa a répondu : dès que je finis de payer Thiagui-Pêche, je te paye aussi. La défense a demandé si dame Hafsa avait connaissance du contenu et si elle avait lu avant de signer ? Amadou a fait savoir que la dame lisait à haute voix, donc Hafsa ne pouvait pas ignorer le contenu.
Ni poissons ni argent
Mamoudou Guissé Diallo, opérateur comique a aussi donné sa version. Mais avant, les avocats de la défense ont contesté son statut de témoins, il aurait sondé les prévenus en prison, afin de connaitre leur point faible. Du coup, la prési du tribunal, Djeinabou Doghol Diallo l’a entendu à titre de simple ‘’renseignement’’. Devant la juge, sieur Guissé Diallo a réitéré qu’il est ami à Taibou Bah, qu’il voulait l’aider. Pendant que Taibou se trouvait en Belgique (avant son arrestation), Guissé lui avait promis de racheter le stock poisson, à hauteur de quatre milliards de francs glissants, à condition. « Si le stock existe ». A l’arrivée de Taibou, en compagnie d’autres amis de Taibou, ils sont allés à la maison centrale interroger Hafsa, à la demande de son mari. Seulement voilà, il n’y avait ni argent ni poissons. La proposition de Guissé ne pouvait être tenue. Oustaz m’a dit : tu sais que si je ne trouve pas cet argent, je vais faire la prison ? Je lui ai répondu : là je ne sais pas. Après, les opérateurs comiques se sont retrouvés pour trouver un accord : Alsény Barry, Alpha Amadou Kourou, Sans-loi et moi. Oustaz n’a jamais nié. Il nous a juste demandé de lui accorder du temps. Qu’il a un ami en Angola qui pourrait l’aider. Mais cela n’a rien donné. Quand j’ai appris qu’il a nié, je suis tombé des nues. D’ajouter que même El-Hadj Badrou Bah, de Labé a appelé, que les religieux du Foutah (madibna gnannou, Koula, sagalé et tout) demandent de résoudre le problème sans trop de bruit. Sieur Guissé a répondu : « ce n’est pas un coran qui est perdu, ce sont des milliards. Laisser les opérateurs économiques gérer ce problème ». Les avocats de la défense lui ont demandé pourquoi il voulait aider ? Sa réponse : Oustaz est une vedette, il est respecté. Nouhou ne lui a pas donné de l’argent, main à main, mais c’est Oustaz qui a mis Nouhou et Hafsa en contact. « Il a dit que c’est sa femme, il ne peut pas la laisser seule dans cette épreuve ».
Tidiane Koula, le médiateur a lui aussi, réitéré que Taibou n’a jamais nié les faits, du moins devant lui. Il avait demandé 20 jours pour payer, après un voyage à Dakar. Ce que Nouhou a refusé, proposant 10 jours. Avec ma médiation, « il lui sera accordé 50 jours de sursis, il devait ayer par échelon ». Ce délai arrive à échéance, zéro franc payé. Oustaz a sollicité un voyage à Dakar où il trouverait une partie. Koula et Taibou s’envolent pour Dakar afin de prendre l’argent et revenir le restituer à Nouhou. Il était prévu d’y passer cinq jours, finalement, Koula en fera 12. Taibou a continué sur la Belgique. Hafsa et Koula sont restés à Dakar. Finalement, il n’y aura rien. De retour en Guinée, Hafsa, Koula et Nouhou se sont encore retrouvés chez le Koula. Dans les négociations, Hafsa a reconnu les faits, mais dit que le montant ne s’élève pas à huit milliards. Seulement elle n’a pas pu prouver combien elle doit à Nouhou. Désespéré, Nouhou voulait faire arrêter Hafsa, le même jour. J’ai refusé. Hafsa a signé un reçu pour reconnaitre le montant avant de rentrer. C’est après qu’elle a été arrêtée.
Les témoins à décharge
Après ce balai des témoins de la partie civile, ceux de la défense ont pris le relais. Radjaye Bah, membre d’une commission mise en place par la coordination Haalpular, dit-il dans le but de trouver solution au problème. Au terme des enquêtes, après avoir entendu les parties, la commission a conclu que Taibou n’a pas reçu de l’argent des mains de Nouhou. Le reçu qu’il a signé est lié au montant reçu par sa femme. Radjaye a précisé pour ailleurs que le reçu que Hafsa a signé chez Koula où elle reconnaissait le montant était « provisoire, le temps pour elle de calculer le reste du montant. Nouhou en a fait un engagement ». Après Chérif Dramé a pris la parole. Lui aussi était membre de ladite commission. Il a répété presque ce que Radjaye a dit devant la juge. Après investigation, « on a compris que c’est une affaire sérieuse. Oustaz dit ne rien connaitre. Hafsatou et Nouhou ont des versions différentes ». Fin des témoignages.
La défense a voulu réentendre Hafsa sur certains passages. L’audience est renvoyée au jeudi prochain, à 10 heures pour continuer les débats.