Si le déguerpissement de la zone réservée traîne depuis 2008, le drame de Dar-es-salam a relancé l’affaire. L’ultimatum expiré, les occupants y demeurent toujours. D’ailleurs ce lundi 11 septembre, quatre jours après l’expiration de l’ultimatum, les concernés se sont réunis en urgence pour organiser la riposte. Une commission a vu le jour, et décision a été prise de saisir des avocats pour défendre le dossier à la Basse Cour suprême. Pas même à la justice de paix de Dubréka. Les quelques 200 intéressés sont sommés chacun de cracher un million de francs glissants pour faire face à la bataille judiciaire contre l’Etat.

Si d’aucuns pensent que c’est une folie d’attaquer l’Etat dans un bled comme le nôtre, ceux-ci se sent fort du décret N°034 du 31 mars 2010, signé de El-Tigre Konaté. Ce décret stipule : « Les soixante (60 ha) hectares de domaine prévus pour la décharge à Kagbélen village, secteur des Grands-Moulins sont transférés à Khorira pour le même nombre d’hectares dans la préfecture de Dubréka ». Juridiquement cela signifie que « nous ne sommes pas des occupants illégaux. L’Etat est une continuité ». C’est après la signature de ce décret que nous avons occupé le domaine, disent-ils.

Ibou Kourouma devrait peut-être mettre balle à terre. En détruisant ces habitations alors que Démoudoula n’a pas séché ses larmes, il conforterait ceux qui accusent le Grimpeur de « toujours détruire jamais construire ».