Ce sont : Mohamed Sankhon, El Hadj Oumar Barry, Alpha Oumar Bah, Oumar Lamarana Diallo, Ibrahima Sory Barry, Lieutenant-colonel Amadou Bangoura (en liberté), Capitaine Ibrahima Sidibé (qui serait l’ancien commandant de la Brigade de recherche de Kipé, décédé, selon certaines informations), El Hadj Ousmane Baldé, Mohamed Bangoura, Jean Dobo Onivogui, Mohamed Cissé « Junior », Ibrahima Diogo Diallo et Alpha Keita. Ils sont poursuivis pour des faits graves « d’association de malfaiteurs, vol à main armée, assassinat, tentative d’assassinat, détention illégale d’arme de guerre et de minutions, détention et consommation de chanvre indien, coups et blessures volontaires, recèle et complicité ». La partie civile était composée des ayant droits de la défunte. Son veuf, l’ancien ministre de l’Environnement Ibrahima Boiro, était présent à l’audience. Contrairement aux ayant droits de feu Paul Temple Cole.
L’audience aussitôt ouverte a été renvoyée au 11 décembre. A Conakry, rudement secouée par la grève des enseignants, convoyer tout ce beau monde (de la Maison centrale vers le Tribunal de Dixinn) qui compte parmi « les criminels les plus dangereux de la Guinée » était un risque (d’évasion) à ne pas prendre, a souligné le procureur de la République, Sidy Souleymane Ndiaye. Coïncidence heureuse pour les avocats des deux parties qui avaient sollicité un renvoi à quinzaine afin de mieux prendre connaissance du dossier. Me Mamoudou Sané, membre du collectif des avocats de la partie civile, croit à l’hypothèse selon laquelle, la mort de madame Aïssatou Boiro est tributaire des réformes qu’elle avait entamées au niveau de son service. Il espère que le procès permettra de démasquer les commanditaires « de ce lâche assassinat qui ont dû faire recours à des tueurs à gages ». Alors que Me Mohamed Abou Camara, avocat de Mohamed Cissé alias Junior, ne digère pas que son client soit déjà rangé par le parquet parmi les criminels les plus dangereux : « Ce sont des dérapages auxquels il faut s’attaquer, vu qu’ils violent le principe de présomption d’innocence. S’il faut dès le départ qualifier quelqu’un de criminel, à quoi bon de juger ? Le ministère public doit se méfier des maux. Junior est innocent ». Les prochaines audiences qui reprendront le 11 décembre départageront les protagonistes.
Diawo Labboyah Barry