Monsieur les ministres, mesdames et monsieur. J’aurais bien aimé parler malinké, mais je le ferai pas, parce qu’après je vais au siège de l’UFDG et comme je ne parle pas poular, je ne parlerai pas malinké ici. Et ce que je vais dire, je le dis parce que si je suis ici, c’est parce que le chef de l’Etat m’a fait confiance. Alors je vais essayer d’être le plus honnête possible et s’il y  a des gens que je blesse, je leur prie de m’en excuser. Je veux parler de la Guinée. Je ne vais parler ni du RPG, ni de l’UFDG, ni de l’UFR. Je veux parler de la République de Guinée. C’est extrêmement étonnant en Guinée, qu’à chaque fois qu’il y a de la violence, personne n’est coupable, chacun désigne l’autre comme responsable de la violence. Ça commence par les propos. Les gens disent ce qui leur passe par la tête sans mesurer les conséquences de leurs propos.

A partir de maintenant, le ministère de l’Unité nationale et de la citoyenneté qui est créé à cet effet, mettra en place une cellule qui surveillera tous les propos de tous les responsables de ce pays qui qu’ils soient. Parce que je vais le dire, ceux  qui aiment la Guinée et aiment le Professeur Alpha Condé doivent l’aider à appliquer la loi à tous les citoyens guinéens avec la même rigueur. Que vous soyez militant du RPG, que vous soyez militant de l’UFR ou de l’UFDG, si vous violez la loi, vous devez en répondre devant la justice. Il n’y a pas à dire “moi je suis de tel camp ou de l’autre”, c’est la vérité disons-la clairement. A l’UFDG, quand on viole la loi, on ne peut pas le condamner parce que quand on commence la procédure, on dira qu’ils sont contre les peulhs. Au RPG quand on viole la loi la police arrive, on dit que moi je suis du RPG, je suis du bon coté. Non. Le bon coté ce n’est pas le RPG,  c’est la loi, c’est la Guinée. Que cela soit clair. Si on veut changer ce pays, la loi que nous-mêmes avons décidé de voter, on doit l’appliquer. Cette loi n’a pas de parti politique, elle n’a pas d’ethnie. Laissez-moi vous dire, vous qui êtes assis là, si les politiques vous demandent de rompre vos liens de voisinage, ils vous trompent. Parce que demain il va falloir que vous fassiez avec ces voisins. S’il y a un problème aujourd’hui, la plupart de ceux qui sont dans la salle ici ne savent pas où aller. L’élite de ce pays, qu’elle soit de l’opposition à l’UFDG, à l’UFR, au RPG peut prendre l’avion et partir. Vous vous ne partirez pas. Vous qui êtes là, vous n’irez nulle part. La vérité est que s’il y a une violence en Guinée, c’est tous les Guinéens qui sont responsables de cette violence. On doit avoir honte. Tout le temps on se tape dessus. J’irai tenir ces mêmes propos à l’UFDG. Nous devons avoir honte, parce que le monde nous regarde. Et nous devons penser, non pas à nos intérêts, mais à la République de Guinée. Les leaders, les responsables politiques ou publics, qui pensent qu’ils ont le droit de sacrifier l’avenir de la Guinée pour leur profit, nous ne l’accepterons plus. Je le dis ici, nous établirons les listes de tous ceux qui appellent à la haine ethnique, à la violence, à la discrimination de quelque bord qu’il soit. Je le jure. Nous tiendrons ces listes. Demain, s’il y a des problèmes, ils répondront devant la cour pénale internationale. De quelque bord qu’il soit, qui qu’il soit. La violence, la guerre, on les fait à deux, jamais à une partie. Ceux qui tiennent des propos, parce qu’en Guinée, il y a une coutume connue. Il y a des propos publics, des propos privés. Moi je vous dis une chose aujourd’hui, qui va choquer certains. Je suis le messager du chef de l’Etat. Je ne suis pas dans ce gouvernement par mon propre fait. Si demain il décide de m’enlever, contrairement à la tradition nationale d’ailleurs, je ne serais pas son opposant, j’irai travailler ailleurs. Mais la vérité, la vérité, ceux qui veulent aider le président, qu’ils ne se baladent pas avec des bidons d’essence pour allumer le feu, en rajouter, critiquer, accuser les autres. La Guinée est plus grande que nous tous. Je vous invite à faire la paix. Pour faire la paix, il faut être capable d’endosser. Si la paix était facile, on ne l’appellerait pas la paix. C’est difficile. Vous pouvez entendre des choses qui ne vous plaisent pas. Mais vous avez deux solutions : soit la violence, soit la responsabilité. Ce pays doit cesser de jouer avec le feu. La Guinée doit cesser de jouer avec le feu. Un jour ça va nous échapper.

Alors, mes chers frères, chers citoyens guinéens, parce que je suis ministre de la Citoyenneté, de l’unité nationale, que chacun d’entre vous cultive la paix, à commencer par sa famille. Et puisque je suis, du fait du chef de l’État, ministre de l’Unité de la nation guinéenne et de la citoyenneté, il n’y a pas de guinéen plus [guinéen] que d’autres, il n’y a pas de guinéen moins [guinéen] que d’autres. Nous devons tous dans notre cœur, si nous voulons construire la paix, avoir le souci de la justice. Et refuser l’injustice quelque soit celui qui doit subir l’injustice, même si vous n’aimez pas quelqu’un, n’acceptez pas qu’on lui fasse de l’injustice. Alors, je vais vous rappelez ceci, quelque chose qui est plus grand que tout le monde, que tous les partis, que tous les responsables administratifs, que tous les responsables politiques. Il y a quelque chose qui est plus grand que tout le monde en Guinée, c’est la nation guinéenne. Alors je voudrais vous inviter, avec l’autorisation des responsables ici présents, qu’on se lève tous pour chanter l’hymne de notre nation. Celle pour qui nous devrons nous battre, non pas pour la haine, mais pour la justice et pour la liberté.

Je vous remercie !

Malik s’accapare du micro et commence ses Sankhonneries : Peupleee de Guinéeeeeeeee ! Heureusement, il y avait des gens qui savaient chanter. Sinon… !