L’assemblée générale hebdomadaire de l’Union des Forces Républicaines, UFR, n’a pas eu lieu ce 17 février. Et pour cause. Des jeunots se disent remontés du fait que leur parti aura été victime de vol lors du scrutin du 4 février dernier. Il était midi quand leur groupe a atterri au siège de l’UFR, muni d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Pas d’assemblée générale, on ne reconnaît pas les résultats ». Les mécontents scandaient des slogans aux dépités genre « Député zéro, député zéro ! », qu’ils qualifient d’irresponsables. Ils ont envahi la cour, obligeant ainsi les militants et membres du bureau poétique du parti à interrompre toute activité en cours. « Nous ne sommes pas d’accord dans la mesure où ses résultats ne reflètent pas les réalités du terrain. Nous avons constaté qu’à chaque élection, l’UFR est toujours victime et le bureau exécutif ne fait rien pour que cela change. Alors, nous jeunes républicains, nous prenons nos responsabilités en refusant cela. Peut-être que nous n’agissons pas comme les autres, en faisant la violence, mais nous allons montrer d’une autre manière au pouvoir en place que nous ne sommes pas d’accord avec ses résultats, parce qu’ils ne reflètent pas ceux des urnes », peste Camara Baba, se disant jeune républicain. Selon lui, c’est la manière de l’UFR de se manifester son désaccord, sans violence. Lamine Touré, prési du mouvement « Ton pied, mon pied », ajoute que la démarche s’inscrit dans le combat républicain qui a toujours caractérisé l’UFR. « Cette revendication est mieux que de se transporter sur les rues en érigeant des barricades ou empêcher la libre circulation des autres. »
Le Sid de l’UFR, Haut représentant partout et nulle part du Prési Alpha Grimpeur, est arrivé dans une atmosphère tendue au siège. Il tenté de calmer les mécontents : « Je sens que vous êtes en colère, c’est normal que vous le soyez. Nous sommes tous frustrés par ses résultats et la faute nous incombe à tous. Ce ne sont pas les députés qui doivent surveiller les votes, mais plutôt vous les jeunes. » Selon lui, la jeunesse du parti a failli à son devoir, c’est pourquoi la fraude a été facile. « Nous avons gagné dans certaines communes où on n’avait pas de député, par exemple en Haute Guinée. Je comprends votre frustration et je comprends que vous vouliez manifester, mais pour manifester, il faut avoir des preuves. Je ne vous dirai pas que nous n’allons pas manifester, mais je vous demande de nous accorder un peu de temps. Je vous demande aussi de retourner à la base, parce que nous avons trois sièges à Conakry où nous avions toujours gagné, à savoir Matoto, Matam et Kaloum. Donc, si les choses se passent autrement, vous devriez retourner à la base dans les quartiers, me chercher des informations à part celles qu’on m’a remontées le dimanche, et qui ont entraîné des coups de feu dans votre commune, jusqu’à 1h du matin. Avec cela, si je vois la vérité, je vous rejoindrais pour montrer notre colère. Mais en attendant, en tant que président du parti, laissez-nous le temps de regarder tout cela. De votre côté, dans ces trois communes, je souhaiterai que vous retourniez dans les quartiers, pour nous remonter des informations, à part les documents que vous nous aviez déposés, à part la manifestation des femmes à Federico Mayor le dimanche contre les résultats, à part ce qui s’est passé à la centralisation à Matam, à part tout cela. Je vous exhorte tous de revoir vos militants, commune par commune, qu’on vous donne toutes les informations avant notre prochaine réunion. » Et toc. D’ici-là, le Sid de l’UFR appelle à ses militants et sympathisants de se calmer. Reste à savoir s’ils vont l’entendre de cette oreille.